Sermon par le Rev Eric Ma Fat

L’église en tant que corps du Christ est appelée à imiter Jésus et donc à aimer les autres comme Jésus les aime ; à voir les autres comme Jésus les voit ; à servir les autres comme Jésus les sert et à aider les autres comme Jésus les aide. Nous sommes appelés à continuer le ministère de Jésus sur terre jusqu’à ce qu’il retourne. C’est une noble tâche, c’est un privilège et une responsabilité que Dieu nous confie comme ses ambassadeurs ici-bas. Nous avons à voir les autres à travers les yeux de Jésus.

La parabole du Bon Samaritain nous donne une illustration parfaite de ce qu’implique le commandement de Dieu : aime ton prochain comme toi-même. L’amour s’exprime en action. Aimer notre prochain se traduit par l’action d’aider notre prochain comme Jésus les aurait aidés. Qui aider ? Comment aider ? Pourquoi aider ? Autant de questions que nous devons nous poser dans la pratique. Cette parabole nous donne trois images précises : la condition d’un homme blessé ; le manque de cœur des hommes hypocrites ; la compassion de la personne qui apporte la guérison.

  • La condition de l’homme blessé

Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho (v30). Le chemin vers Jéricho était un chemin très étroit, tortueux, entre des parois montagneuses parfois abruptes. C’était un repaire pour les voleurs et les brigands qui attaquaient les voyageurs sans crier gare. Cet homme avait peut-être des affaires à s’occuper à Jéricho ou avait de la famille qu’il voulait visiter. La bible ne nous en dit pas plus. Tout était tranquille comme d’habitude quand soudain il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups et s’en allèrent le laissant à demi mort (v30). Il n’avait rien fait pour mériter un tel sort ; il n’avait rien fait de mal pour provoquer cela. C’était juste qu’il voyageait sur une autoroute dangereuse. Cette attaque allait bouleverser sa vie pour toujours.

La vie d’aujourd’hui peut être comparable à une autoroute dangereuse. Tout semble tranquille et paisible. Nous pouvons commencer à faire des plans pour le lendemain mais la bible nous rappelle : ne te vante pas du lendemain, car tu ne sais pas ce qu’un jour peut enfanter (Prov 27:1). La vie de cet homme fut brisée en mille morceaux. Parfois nous pensons que cela n’arrive qu’aux autres jusqu’à ce que nous ou une proche de notre famille soit atteint de ce malheur. Le danger nous guette à chaque instant et personne n’est épargné dans ce monde rempli de violence et de haine. Cet homme fut attaqué et dépouillé par les brigands qui le laissèrent à demi mort. Ceci est une image du sort de beaucoup de personnes dans ce monde. Il y a des personnes sur l’autoroute de la vie qui sont blessées au niveau de la famille.

C’est peut-être un divorce, problèmes avec les enfants, l’adultère, la violence conjugale. Dans un cas de divorce, non seulement les conjoints sont blessés, mais les enfants sont meurtris. D’autres sont blessées au niveau économique : la perte d’un emploi, l’incapacité à joindre les deux bouts, la souffrance de la famille quand on n’arrive pas avoir une toiture ou un repas décent, à payer les frais médicaux en cas de maladie, à subvenir à l’éducation des enfants. Il y a les cas des filles mères qui doivent lutter pour nourrir leurs familles ou des foyers abandonnés par leurs pères. La souffrance peut aussi être d’ordre émotionnel : des vies bouleversées par le rejet des proches ou de la société ; l’amertume et la colère de ceux qui ont été blessés par leurs proches et qu’ils n’arrivent pas à pardonner ; un sentiment de culpabilité en regardant la souffrance des autres due à nos péchés passés. Nous pensons toujours que cela n’arrive qu’aux autres jusqu’à ce que nous soyons atteints. Jésus nous dit : vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde (Jean 16:33).

Job 5:7 l’homme nait pour souffrir, comme l’étincelle pour voler. Tout autour de nous il y a des personnes qui sont blessées et qui souffrent. Mais d’abord et avant tout, ce voyageur blessé nous donne une image des personnes qui souffrent spirituellement parce qu’ils ont été dévastés par le diable. La bible nous dit que ce voyageur est tombé parmi les voleurs. Or Jésus décrit le diable comme un voleur qui est venu pour dérober, égorger et détruire (Jean 10:10). Il est venu voler notre joie, notre utilité, notre potentiel, notre gout de vivre. Le diable veut nous attaquer, nous blesser et nous laisser à demi mort sur l’autoroute de la vie jusqu’à ce que nous nous sentions inutile, sans valeur, déboussolés, ayant perdu le gout de vivre.

  • Le manque de cœur des hommes hypocrites

Le v31 nous parle de ces hommes hypocrites : un sacrificateur et un Lévite, des hommes religieux dont le rôle est justement d’être un modèle de Christ sur terre. Le sacrificateur probablement a été à Jérusalem pour servir dans le temple et offrir des sacrifices. Nous pouvons le comparer aujourd’hui à un pasteur qui vient de prêcher et servir au service dominical. Sur le chemin de retour à Jéricho, ayant vu cet homme, il passa outre. Il avait à prendre consciemment une décision. Il vit cet homme, mais il a agi comme s’il ne l’a pas vu. Il s’est probablement dit qu’il va prier pour qu’une personne vienne le secourir ou que cet homme n’aurait pas dû voyager seul sur ce chemin dangereux et qu’il était en train de payer pour son erreur. Nous ne savons pas, mais nous constatons qu’il avait une attitude sans cœur et insensible. Il passa de l’autre cote et ne fit absolument rien pour aider ce voyageur blessé. Parfois nous pouvons être engagées dans le ministère, prêcher des sermons et faire tous les rituels de la religion et quand nous avons terminé le service à l’église, nous devenons insensibles à la souffrance des autres, pensant que nous avons déjà accompli notre devoir vis à vis de Dieu. Ensuite vint le Lévite, ceux qui assistaient les sacrificateurs dans le temple.

Aujourd’hui, nous pouvons les assimiler aux diacres, leaders de cellules, responsables des ministères. V32 le lévite l’ayant vu passa outre. Il vit cet homme blessé et se dit qu’il ne veut pas être impliqué, qu’aider les personnes blessées n’était pas son don, et qu’il avait déjà accompli son devoir envers Dieu dans le temple. Il devint totalement indifférent et insensible aux besoins de la personne blessée. Ceci représente l’attitude hypocrite de certains à l’église qui pensent que, puisqu’ils ont été à l’église le dimanche, ils ont accompli tout ce que Dieu s’attend d’eux, mais Paul les décrit comme ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force (2 Tim 3:5).

Jésus nous dit que si nous ne faisons rien et restons neutres, nous sommes en fait actifs pour le diable. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi et celui qui n’assemble pas avec moi disperse (Matt 12:30). La mère de Jacques et Jean voulait que ses deux fils s’asseyent l’un à la droite et l’autre à la gauche de Jésus, mais Jésus leur dit : pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ou être baptisés du baptême que je dois être baptisé ? (Marc 10:38). Jésus n’est pas là pour distribuer des places pour s’asseoir mais des places pour souffrir. Dans la lettre à l’église de Laodicée, Jésus leur dit : parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche (Apo 3:16). Soit nous sommes actifs et bouillants pour le Seigneur, soit nous serons éjectés. Il est grand temps pour le peuple de Dieu de voir qu’il y a des personnes sur l’autoroute de la vie qui souffrent et qui ont besoin de leur aide.

  • La compassion de la personne qui apporte la guérison

V33 Mais un Samaritain qui voyageait était venu par là. Le héros de la parabole était un Samaritain, une personne méprisée et rejetée par les juifs et qui n’avait même pas accès au temple. Ceci a dû attirer la fureur des juifs. Ce que Jésus veut nous dire par là, que ce qui compte, ce n’était pas notre race, notre dénomination ou notre culture, mais ce qui compte c’est ce qui existe dans notre cœur.

Une compassion qui partage les mêmes sentiments que la personne blessée

Un samaritain qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion quand il le vit (v33). C’est ce que Jésus fit pour nous. Nous étions blessés, sans espoir, sans force et sans vie sur l’autoroute de la vie ; Il est venu vers nous quand nous ne pouvons pas aller vers lui. Il est venu vers nous et a versé son sang sur la croix du Calvaire pour que nous puissions aller là où il était.

Une compassion qui aide

Le v34 nous dit il banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin, deux antibiotiques très courants dans les temps anciens. Il les versa afin de commencer le processus de guérison. Quand nous étions perdus sans le Christ, mourant et à la porte de l’enfer, Jésus est venu ; avec le vin de son sang, il a pardonné nos péchés et avec l’huile de son Saint Esprit il nous a donné la vie spirituelle de la nouvelle naissance. C’est ce que les gens ont besoin et les croyants sont les seuls à pouvoir le faire en apportant l’évangile du Christ. C’est ce que Jésus aurait fait et il nous demande aujourd’hui : va, et toi, fais de même (v37).

Une compassion dans la durée

V35 le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte et dit : aie soin de lui et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Non seulement, il lui banda les plaies, non seulement il le retira de la fosse où il était blessé, mais il le mit sur sa propre monture (v34). En d’autres mots, au départ il était sur sa monture ; mais maintenant le voyageur blessé a pris sa place sur la monture et le Samaritain a pris la place du voyageur en marchant à côté de la monture. C’est une image du salut. C’est ce que le Christ a fait. Il a pris notre place sur la croix afin que puissions prendre sa place. Il est devenu Fils de l’homme afin que nous devenions fils de Dieu. Il était blessé pour nos péchés ; brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui donne la paix est tombé sur lui (Esaïe 53:5).

Le Samaritain dit : je te le rendrai à mon retour. C’est ce que Jésus a fait. Il a dit : je te donnerai le vin de mon sang, l’huile de mon esprit et je prendrai soin de tous tes besoins ; un jour je reviendrai. Le Samaritain avait pris un engagement vis à vis du voyageur blessé. Jésus a pris un engagement envers nous ; il reviendra, il nous prendra avec lui afin que là où il est, nous y serons aussi (Jean 14:3). Quel jour merveilleux ce sera au retour de Jésus ! Si vous êtes blessé, si vous êtes en souffrance, vous pouvez déposer tous vos fardeaux sur les épaules de Jésus et il peut s’en charger à votre place. Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos (Matt 11:28). Jésus peut guérir vos cœurs brisés, il peut renouveler votre esprit abattu, il peut pardonner tous vos péchés et peu importe votre besoin aujourd’hui, Jésus a la réponse à vos besoins.