Sermon par le Rev Eric Ma Fat

En tant que disciple de Jésus Christ, nous sommes appelés à imiter le Maitre : à aimer les autres comme Jésus les aime ; à voir les autres comme Jésus les voit. Les Chrétiens sont appelés à démontrer cet amour, à avoir la même compassion pour les autres que Jésus et à faire une différence en les arrachant du feu éternel.

La vision est essentielle si nous voulons progresser et aller plus loin en avant dans la vie. Notre vision doit être celle de Jésus. Where there is no vision, the people perish (Prov 29:18 KJV). Dans les derniers temps, Dieu avait annoncé que vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes (Actes 2:17). Pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien lui apparut et lui fit cette prière : Passe en Macédoine, secours nous ! (Actes 16:9) Dans le texte de ce matin, Jésus a une vision du peuple. Il les vit, non comme des objets, mais comme un peuple avec des besoins. La vision de Dieu, quand il envoya Jésus sur terre, était de chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Malheureusement, trop souvent l’église s’est éloignée de cette vision et s’est engagée dans des activités qui n’ont rien à faire avec la vision de Dieu pour le peuple.

William Booth, le fondateur de Salvation Army, fut frappé par la pauvreté des orphelins dans les rues de Londres et Dieu lui donna une vision pour venir en aide à ceux qui avaient faim et qui souffraient. C’est ainsi que naquit le mouvement Salvation Army, qui avait pour thème : la Soupe, le Savon et le Salut.

Le v36 nous dit que Jésus vit la foule. Nous sommes parfois tellement occupes par le train-train quotidien de la vie, par la course à la réussite et à la richesse que nous ne voyons pas la foule à proprement parler : cette foule de personnes qui ne connaissent pas le Christ et qui sont en train de périr, cette foule qui souffre et qui est délaissée par la société, cette foule qui est sans espérance et sans Dieu dans un monde en perdition.

Quand Jésus vit la foule, il était ému de compassion. Une des raisons pour laquelle nous ne sommes pas émus de compassion, c’est que nous regardons les gens visuellement et physiquement, mais nous ne les voyons pas avec une vision spirituelle dans leurs souffrances et leurs besoins spirituels comme Jésus les voit.

Le mot ‘compassion’ signifie que Jésus eut les mêmes sentiments que la foule, dans leurs besoins, leurs souffrances, leurs fardeaux, leur isolement.

Dans Luc 19:41 nous lisons que comme il approchait de la ville, Jésus en la voyant, pleura sur elle. Le mot ‘pleura’ (En Grec klaio) veut dire pleurer à chaudes larmes, d’une manière incontrôlable. Son cœur était profondément touché et ses yeux étaient remplis de larmes. Qu’est-ce que Jésus a vu quand il vit la foule, pour l’amener à avoir tant de compassion ?

  • Jésus vit leur éloignement de Dieu

Quand Jésus vit la foule, il vit tout d’abord leur éloignement de Dieu car ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger. (v36) Ce peuple était isolé et séparé de Dieu. Les symptômes étaient la pauvreté, les blessures, les fardeaux, les besoins. Mais leur vrai problème était le problème du péché car le péché nous sépare de Dieu. Jésus vit la foule éloignée de Dieu et il savait que la seule réponse à leurs problèmes était Dieu. Ces brebis n’avaient point de berger pour les diriger et prendre soin d’elles. Elles étaient donc dans une situation désespérée. Quand nous regardons une personne, est ce que nous nous demandons si elle a reçu le salut ou est perdue, est ce qu’elle ira dans le paradis ou dans l’enfer, est ce qu’elle a un Dieu à qui elle peut prier, un Sauveur à qui elle peut faire appel ? Quand nous côtoyons des gens qui ont perdu un être cher, très souvent ceux qui arrivent à traverser ces moments pénibles avec la paix dans leur cœur et le réconfort sont ceux qui ont le Christ en eux.

Mais pour ceux qui ne connaissent pas le Christ, il est difficile d’imaginer une personne traverser la maladie sans Jésus, mourir sans Jésus et faire face à des épreuves parfois pénibles et douloureuses sans Jésus. Les statistiques nous démontrent que seulement 2% des non croyants viendront à l’église pour être à l’écoute de l’évangile. Pour la majorité des non croyants (98%), il nous incombe à l’église d’aller vers eux au lieu de leur dire de venir vers nous. D’ailleurs la Grande Commission nous demande ‘d’aller à travers le monde’ et non ‘venez chez nous’. Il est estimé que chaque jour qui passe, le nombre de non croyants dans le monde augmente par 130000. (Soit 47 Millions par an). C’est pourquoi Billy Graham a dit que nous sommes en train de perdre le monde génération après génération. La raison est que nous ne voyons pas la foule comme Jésus voit la foule. La moisson est grande (plus de 2/3 de la population mondiale est non croyant), mais il y a peu d’ouvriers !

  • Jésus vit la foule dans la perversion du péché

Jésus vit la foule dans leur perversion du péché. Il eut la compassion pour elle parce qu’elle était languissante et abattue (v36). Ce mot décrit non seulement un épuisement physique, mais traduit également l’état d’une personne malade. Quand Jésus vit la foule, il les vit dans l’état de leur maladie du péché. Nous pouvons être malade non seulement physiquement, mais aussi moralement et spirituellement. La bible compare le péché à la maladie de la lèpre, une maladie incurable et qui s’étend sur tout le corps. Jésus voit la foule en train de mourir sans espérance et sans Dieu et il eut la compassion pour elle. Nous pouvons voir une personne physiquement bien et ayant l’air d’être au contrôle de tout dans sa vie, mais au fond elle est spirituellement morte, sans espérance, sans Dieu et sans aucun but durable dans la vie.

  • Jésus vit la foule dans leur destinée ultime : l’enfer

Elle était languissante et abattue, éparpillée comme des brebis qui n’ont point de berger. Luc 19:41 comme il s’approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle. Pourquoi est-ce que Jésus pleura si chaudement sur Jérusalem ? La réponse se trouve dans Matt 23:37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Jésus prédit la destruction de Jérusalem : je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre, qui ne soit renversée (Matt 24:2). Ceci fut accompli en l’an AD 70, soit 40 ans après sa prophétie. Jésus est celui qui nous a parlé le plus de l’enfer. Il le décrit comme les ténèbres du dehors, ou il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matt 8:12).

Dans l’histoire de l’homme riche et de Lazare, Jésus nous décrit l’homme riche, dans le tourment du feu de l’enfer, qui demanda à Abraham : je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. Pourquoi cette demande ? Il réalise que ses 5 frères étaient en train de se diriger vers cette même destination de l’enfer. William Booth a dit un jour que le meilleur entrainement qu’il puisse donner à ses élèves dans le séminaire était non pas un enseignement théorique dans une classe ; à la place il les aurait emmenés à l’enfer afin qu’ils puissent voir la souffrance, l’agonie et le désespoir de ceux qui s’y trouvent.

La bible nous dit qu’une personne sans le Christ et dont le nom n’est pas écrit dans le livre de la vie est vouée à l’étang de feu pour l’éternité. S’il n’y avait pas l’enfer, il n’y aurait pas eu le Calvaire ; il n’aurait pas été nécessaire pour Jésus de mourir sur la croix afin de nous sauver de l’enfer. Nous croyons qu’une personne doit connaître le Christ pour recevoir le salut et qu’en dehors de Jésus il n’y a point de salut. C’est à ce titre que nous pourrons voir la foule comme Jésus les voit. Paul nous dit : je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. Je fais tout à cause de l’évangile, afin d’y avoir part (1 Cor 9:22-23). Il nous faut utiliser tous les moyens pour apporter le salut aux autres.

  • Jésus vit la foule dans leur désespoir sans un berger

Ils étaient comme des brebis désespérées sans berger. Ils n’avaient pas un Dieu à qui ils pouvaient faire appel, un Sauveur sur lequel ils pouvaient dépendre. Jésus nous dit : et voici je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. (Matt 28:20) mais ceci ne s’applique qu’aux chrétiens. Dieu nous dit : invoque-moi et je te répondrai ; je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées que tu ne connais pas (Jer 33:3). Dieu a dit : ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi, et les fleuves, ils ne te submergeront point ; si tu marches dans le feu, tu ne te bruleras pas et la flamme ne t’embrasera pas. Car je suis l’Eternel ton Dieu, le Saint d’Israël ton sauveur (Esaïe 43:2-3). Paul nous dit : ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ (Phil 4:6-7).

Mais tout ceci ne s’adresse qu’aux chrétiens. La bible nous dit que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Sans un Sauveur qui est le Christ, nous sommes à jamais perdus dans le désespoir, sans issu et sans porte de secours. Quelqu’un a dit que l’accomplissement le plus haut pour une personne c’est d’amener une âme vers le Christ. Pour John Wesley, le fondateur de l’église Méthodiste, le salut des âmes devrait être la principale occupation de ses étudiants en théologie. Si nous acceptons que tout homme a une âme et que cette âme peut soit être gagnée ou perdue pour l’éternité, en toute logique, le travail le plus important dans le monde c’est d’amener les hommes et les femmes vers le Christ. Il n’y a rien de plus noble ni de plus durable et significative.