Sermon par l’ Archidiacre Eric Ma Fat

Servir sous l’onction du Saint Esprit

À chacun de nous comme Chrétien, Dieu nous a confié un ministère, une mission sur cette terre. Quand nous sommes nés de nouveau, Eph 2:10 nous dit que : nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. Eph 4:11-12 nous dit que Il (Jésus) a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère (to equip the saints for the work of the ministry) et de l’édification du Corps du Christ. En d’autres mots, les pasteurs sont là, non pas uniquement pour faire l’œuvre du ministère eux même, mais pour former et équiper les saints (les chrétiens) qui eux, sont appelés à faire l’œuvre du ministère. Mais aux yeux de Jésus, nous ne sommes pas capables de faire l’œuvre du ministère par nos propres capacités humaines. C’est pourquoi, même après avoir formé ses disciples pendant trois ans et au moment où il allait retourner vers son Père, il a dit à ses disciples qu’ils ne sont pas encore prêts, mais qu’ils doivent attendre – mais vous restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut. (Luc 24:49), Mais vous recevrez une puissance (dunamis), le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. (Actes 1:8)

1. La source de la puissance pour le ministère

La source de la puissance pour faire l’œuvre du ministère est le Saint Esprit, la puissance de Dieu. Esaïe 61:1-3, repris par Jésus dans Luc 4:18-19, nous décrivent non seulement la mission de Jésus, les œuvres de son ministère, mais mettent l’emphase dès le début sur la source de puissance qui allait permettre à Jésus d’accomplir ces œuvres. L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres …. La source du ministère de Jésus était l’onction du Saint Esprit. Jésus exerça son ministère en libérant cette onction – la puissance du Saint Esprit- pour satisfaire les besoins des autres et changer des situations. Jésus ne fit aucun ministère jusqu’à l’âge de 30 ans quand il reçut le baptême dans la rivière Jourdain et que le Saint Esprit descendit sur lui. Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. (Marc 1:10) Jésus était non seulement rempli du Saint Esprit à son baptême, mais il était revêtu de la puissance de L’Esprit (Luc 4:14) après sa tentation dans le désert. Tout comme sans les ingrédients on ne peut préparer un bon plat, sans l’onction du Saint Esprit il n’y a pas de ministère.

2. Quelle est la signification de l’onction ?

Dans l’AT, l’onction est souvent associée à la pratique biblique de verser de l’huile sur la tête de la personne non seulement comme un geste rituel, mais comme une action symbolique pour demander que le Saint Esprit déverse sa puissance surnaturelle sur la personne pour le guérir ou l’équiper pour sa mission. C’est ainsi que Samuel prit la corne d’huile et l’oignit (David) au milieu de ses frères. L’Esprit de l’Éternel saisit David, et à partir de ce jour, et dans la suite. (1 Samuel 16:13) Le mot ‘onction’ vient du mot Hébreu Mishchah, ou du mot Grec Chrisma, ce qui signifie : an unguent or smearing that is (figuratively) the special endowment (chrism) of the Holy Spirit. L’Onction est la puissance du Saint Esprit. Jésus était connu comme le Messie, le Christ, l’Oint de Dieu, non pas parce qu’il avait de l’huile sur sa tête, mais parce qu’il marchait dans la puissance du Saint Esprit. Nous pouvons verser de l’huile sur la tête d’une personne, mais seul le Saint Esprit peut déverser la puissance de Dieu sur la personne. Quand nous sommes remplis du Saint Esprit, nous recevons la puissance qui vient d’en haut ; cette puissance est l’onction du Saint Esprit.

La bible décrit cette onction comme une puissance tangible, réelle et que nous pouvons discerner. C’est ainsi que dans Marc 5:30 que Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui. (Parlant de la guérison de la femme avec une perte de sang). L’onction est aussi transférable comme de l’eau qui coule ou de l’électricité. Elle est transférée d’une personne à une autre par le toucher physique. Les passages suivants nous décrivent comment l’onction est transférée :

Les gens de ce lieu, ayant reconnu Jésus, envoyèrent des messagers dans tous les environs, et on lui amena tous les malades. Ils le prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous qui le touchèrent furent guéris. (Matt 14:35-36) Ceux qui étaient tourmentes par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. (Luc 6:18-19) Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement. Car elle disait : si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie. Au même instant, la perte de sang s’arrêta et elle sentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. (Marc 5:27-29) C’est ça l’onction de Dieu. La personne recevant le ministère parfois ressent l’onction, comme la puissance de Dieu fait son œuvre dans son corps.

Quand nous sommes fortifiés par l’Esprit Saint, Dieu place son onction en nous et cette onction est prête pour être libérée pour accomplir les œuvres et la mission de Dieu.

3. Comment maintenir et préserver l’onction ?

Au fur et à mesure que nous exerçons le ministère et que nous prions pour les malades et que nous sommes engagés dans le ministère de la délivrance, nous sentons souvent des fois un épuisement, comme totalement drainé. Quand la femme avec une perte de sang a touché le bord du vêtement de Jésus, Jésus avait senti une force sortir de lui. C’est pourquoi dans l’exercice du ministère, il nous faut maintenir et restaurer l’onction régulièrement. La bible nous enseigne que la puissance pour le ministère est maintenue à travers une communion avec Dieu.

Le secret c’est de retourner toujours à la source de la puissance, Dieu. Marc 1 nous décrit une journée dans la vie de Jésus. Il commença dans la synagogue où il prêcha (Marc 1:21) et chassa un démon. (Marc 1:23-26) Il se rendit ensuite à la maison de la belle-mère de Pierre et la guérit de sa fièvre (Marc 1:30-31) Le soir venu, on lui amena tous les malades et les démoniaques et toute la ville était rassemblée devant sa porte. Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient. (Marc 1:32-34)

On aurait pu penser qu’après une longue journée, Jésus aurait fait la grasse matinée. Loin de la ! Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria. (Marc 1:35) Dans Marc 6:34-44, Jésus passa toute une journée pour enseigner la foule et guérir les malades. Il termina sa journée en nourrissant plus de 5,000 hommes, sans compter les femmes et les enfants avec 5 pains d’orge et 2 poissons. Après une si dure journée, il fit monter ses disciples dans la barque pour traverser le Lac de Galilée et aller à Bethsaida. Quand il eut renvoyé la foule, il s’en alla vers la montagne pour prier. (Marc 6:46) Jésus renvoya ses disciples et passa toute la nuit en prière. Quand il s’est senti épuisé, drainé, Jésus savait la nécessité absolue de retourner à la source vers son Père et être en communion avec Lui. Tout ceci nous révèle un principe spirituel fondamental : la puissance spirituelle découle de notre communion avec Dieu.

Quand nous sommes fortifiés et remplis du Saint Esprit, cette onction n’est permanente et il nous faut constamment retourner à la source pour recevoir plus de l’onction. Eph 5:18 nous dit : soyez au contraire (continuellement) remplis du Saint Esprit. Pierre était rempli du Saint Esprit le jour de la Pentecôte et fut rempli à nouveau devant le Sanhedrin et dans une réunion de prière. (Actes 4) Si les apôtres avaient eu besoin d’être remplis continuellement de l’onction, encore plus pour nous aujourd’hui. Nous devons passer du temps dans la présence de Dieu, en communion avec lui, pour restaurer la puissance de Dieu en nous.

4. Comment libérer cette onction pour répondre aux besoins des autres ?

C’est par la foi que nous libérons l’onction pour opérer dans des situations spécifiques. Quand Jésus se rendit dans sa ville à Nazareth, nous lisons qu’il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit. Et il s’étonnait de leur incrédulité. (Marc 6:5-6) Afin d’opérer sous l’onction, il nous faut marcher par la foi. Il y a trois éléments qui peuvent nous aider à marcher dans la foi.

a. La connaissance de la Parole de Dieu

La source de la foi c’est la Parole de Dieu. Rom 10:17 Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Christ. Au fur et à mesure que nous connaissons les promesses de Dieu (7,487), et que nous les mettons en pratique en suivant les instructions de Dieu, notre foi grandit. Les arguments intellectuels qui si souvent sont à l’opposé de la foi, ne peuvent tenir contre la vérité de la Parole de Dieu.

b. Le témoignage de nos frères

Un autre moyen de bâtir notre foi c’est à travers le témoignage des Chrétiens. Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage. (Apo 12:11) C’est pourquoi il est important de former partie d’une communauté Chrétienne qui croit non seulement dans la puissance miraculeuse de Dieu mais qui l’exerce dans la vie de tous les jours. Il nous faut nous entourer des personnes qui opèrent sous l’onction de Dieu. Comme le fer aiguise le fer (iron sharpens iron and one man sharpens another (Prov 27:17) Au fur et à mesure que nous voyons les autres opérer dans la puissance du Saint Esprit et que nous entendons les témoignages, notre propre foi ira en s’agrandissant.

c. L’expérience personnelle dans le ministère

C’est une autre façon de faire grandir notre foi. Plus nous exerçons le ministère de la guérison et de la délivrance, plus nous voyons la puissance de Dieu à l’œuvre, plus notre foi va s’affermir en Dieu qui peut faire infiniment au-delà de ce que nous puissions penser ou imaginer. Jésus nous donne le secret de la foi : si quelqu’un dit à cette montagne, ôte-toi de la et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir. Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir. (Marc 11:23-24)

5. La motivation

La motivation de Jésus dans le ministère était la compassion. Jésus était ému de compassion pour la foule qui paraissait comme des brebis sans berger. Nous avons de multiples exemples dans le NT. Jésus avait la compassion et guérissait les malades. Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades (Matt 14:14). Il avait la compassion pour eux et il nourrit la foule affamée. Jésus ayant appelé ses disciples dit : je suis ému de compassion pour cette foule ; car voilà trois jours qu’ils sont près de moi, et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. (Matt 15:32) Il avait la compassion pour les aveugles et ouvrit leurs yeux – Ému de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; et aussitôt ils recouvrèrent la vue et le suivirent (deux aveugles guéris à Jéricho) Matt 20:34. Comme il était rempli de compassion, il guérit les malades, ressuscita les morts, enseigna la foule et nourrit les affamés (Luc 6:17-19 ; 7:13-15 le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : ne pleure pas ! Il s’approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : jeune homme, je te le dis : lève-tôt ! Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère ; Matt 14:19-21)

Il refusa de faire des miracles uniquement pour démontrer sa puissance. Ses miracles étaient une démonstration de son amour pour le peuple. Jésus était imbu de compassion. Après qu’il eut guéri tous les malades à Capernaüm, Jésus dit à ses disciples : allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti. (Marc 1:38) Jésus était fatigué ! Il avait eu une longue journée et une nuit très courte pour dormir. Depuis tôt le matin avant le lever du soleil, il était dans un endroit désert pour prier. Mais il était pré occupé pour aller dans un autre endroit pour prêcher et guérir, sachant qu’il y avait là-bas beaucoup de personnes qui avaient besoin de lui. Son cœur était brisé quand il vit tant de personnes oppressées par l’ennemi. C’est pourquoi, Dieu a oint du Saint Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui. (Actes 10:38)