Sermon par le Ps Jean Atchong

La conduite chrétienne

Quelque temps auparavant, je vous ai parlé de l’apôtre Paul nous exhortant à travers Timothée à donner l’exemple en ce qui concerne l’amour, nos discours et notre conduite (1 Tim 4:12). En tant que chrétiens, nous réclamons les privilèges et les bénédictions qui nous appartiennent en tant que membres de la famille de Dieu. Mais réfléchissons-nous au fait que nous sommes aussi des serviteurs dans la maison de Dieu ainsi que des soldats dans l’armée de Dieu et de ce fait nous avons des responsabilités ? Savez-vous que quand vous devenez l’ami de Dieu, vous devenez automatiquement aussi l’ennemi de Satan ?

Parce que vous êtes un soldat de la croix, vous devez constamment défendre votre foi face aux gens de votre entourage qui vous mettront à l’épreuve constamment. À partir du moment où vous proclamez que vous êtes chrétien, les autres vous jugent par d’autres critères. Ils vous observent tout le temps. Ils s’attendent à ce que vous soyez meilleurs au niveau éthique et moral. Toutes vos actions et vos paroles sont observées et analysées de près. La conduite d’un chrétien est très importante. Soit vous glorifiez Jésus, soit vous l’embarrassez. C’est pourquoi je voudrais ce matin continuer sur cette lancée et approfondir davantage ce thème. Je prie que nous soyons de meilleurs chrétiens dans l’église et dans le monde, des soldats compétents pour défendre notre foi en Christ.

Phil 1:27-30 « 27 Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j’entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Évangile, 28 sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut; 29 et cela de la part de Dieu, car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, 30 en soutenant le même combat que vous m’avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens. » Ce passage nous enseigne ce qu’est une bonne conduite du point de vue personnel, dans notre entourage et pour ce qui est notre vie spirituelle.

1. Consistance dans notre marche spirituelle

V27 Paul exhorte les philippiens à se conduire uniquement d’une manière digne de l’Évangile quoi qu’il arrive. Et avec consistance. Paul appelle à l’intégrité, l’engagement spirituel et une conduite crédible qu’importe la situation où vous vous trouvez. Une prédication puissante ou un livre bien écrit n’est pas une arme ni un outil puissant comparé à une consistance dans la vie spirituelle et un bon témoignage. Nous sommes tous le sel de la terre de sorte que les gens avec qui nous passons du temps deviennent eux aussi soif de la Parole. Nous sommes citoyens du Royaume et nous devons nous conduire en tant que tel. Paul nous exhorte fréquemment à vivre une vie digne d’un chrétien. (Eph 4:1: Col 1:10, 1 Thes 2:12).

Dans cette lettre aux philippiens, Paul parle de bonne conduite nous encourageant à prendre à cœur notre rôle au niveau personnel et assumant nos responsabilités. Paul voulait que les chrétiens de l’église philippienne restent fermes et unis dans un seul Esprit. Il veut qu’ils soient unis, qu’ils défendent leur foi, et attachés à un seul et même objectif. Ainsi nous devons être consistants dans notre marche chrétienne et ne pas nous contredire nous-mêmes par nos actions. Le monde observe nos actions et nos paroles. 2 Cor 3:2 « C’est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. » Nous devons surveiller notre attitude à la maison, au bureau et à l’église, dans les bons jours comme dans les mauvais jours. La dernière fois, j’ai pris l’exemple de Daniel dont le comportement fut irréprochable même dans les épreuves.

2. La coopération dans l’œuvre de Dieu

J’ai déjà prêché sur la prière en commun. Il y a beaucoup de puissance dans la prière faite en commun et dans l’unité.

Nous devons aussi nous soutenir les uns les autres. Eccl 4:10 « Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever ! » Nous avons besoin des uns et des autres. Phil 4:2 « J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à être d’un même sentiment dans le Seigneur. » Paul s’adressait au problème de division dans l’église des philippiens. Ces deux femmes, bien qu’étant des anciennes, étaient en conflit. Cet esprit de division fit qu’il y avait des partis-pris.

Travailler pour le royaume veut dire travailler en équipe. Rester ferme veut dire pas de panique mais il faut être prêt à faire face à toute opposition. Nous sommes supposés proclamer l’évangile et vivre l’évangile en démontrant la personne de Christ à travers nos actions malgré toute opposition. Nous devons coopérer les uns avec les autres si nous devons défendre notre foi. Il faut du temps pour construire une relation mais un simple malentendu peut la détruire. Nous devons apprendre à vivre en harmonie, à nous aimer les uns les autres, nous aider les uns les autres malgré les différences de caractère, d’âge, de statut et de communauté. Nous sommes tous des êtres imparfaits. Malgré nos différences d’opinion, nous devons respecter et honorer les autres. Notre conduite doit plaire à Dieu. Eph 4:3 « vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. » La division et le manque d’unité dans une église est une stratégie du malin pour freiner l’œuvre de Dieu. On appelle cela une colère interposée, c’est-à-dire une colère par rapport à un autre.

3. Confiance dans le combat spirituel

Une des critiques contre les chrétiens c’est que nous oublions qui notre ennemi est réellement. Nous sommes des soldats, mais notre bataille doit être contre les principautés et les puissances de ce monde et non contre notre prochain. Ne soyons pas agressifs envers les autres ; ce n’est pas bien. Notre bataille est spirituelle et non physique (Eph 6:12). Par ailleurs, l’arme la plus puissante que nous ayons à notre disposition c’est la confiance. Voyons un exemple. 1 Rois 20:1-30 nous montre comment le roi Achab d’Israël réagit à la menace du roi Ben Hadad de Syrie. Ce dernier menaça tout simplement d’assiéger Israël et il assuma qu’à cette menace le roi Achab allait capituler. L’intimidation est une arme puissante. Ben Hadad envoya un messager pour dire au roi Achab qu’il allait prendre son or, son argent, ses épouses, enfants et serviteurs. Au début, Achab se soumit à sa volonté car il était intimidé par la confiance de l’ennemi (v4).

Parfois, nous aurons aimé ne pas être seuls. Nous aurions aimé recevoir un peu d’encouragement qui pourrait booster notre confiance. Ce serait bien si l’amour existait entre frères et sœurs à l’église. Dans l’exemple d’en haut, le peuple encouragea son roi. V8 « Tous les anciens et tout le peuple dirent à Achab : Ne l’écoute pas et ne consens pas. ». Remarquez la réaction d’Achab. Il réalisa qu’il n’était pas seul et c’est alors qu’il décida de riposter ! V11 « le roi d’Israël répondit : Que celui qui revêt une armure ne se glorifie pas comme celui qui la dépose » – ce qui veut dire : Ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Quand une bataille n’est pas terminée, personne ne peut se prononcer. Mais Ben Hadad était trop sûr de lui, de sa force, de ses dieux. Il instruisit son armée d’attaquer et de capturer les juifs vivants. (V18)

Mais malgré ses menaces et intimidations, Israël combattit et gagna la bataille. Comment ? Pourquoi ?

  1. Ils avaient confiance en leur Dieu. Ils ne reculèrent point.
  2. Ils savaient que leur Dieu était plus grand. Ils obéirent quand Dieu leur dit d’avancer.
  3. Ils s’attendaient à ce que la bataille fût dure mais chacun assuma son rôle.
  4. Ils n’avaient rien à perdre car Hadad avait déjà pris la décision d’attaquer.

Nous avons un autre exemple dans 2 Rois 6. Le roi de Syrie envoya des espions à la recherche d’Elisée à Dothan. Ils le trouvèrent et le roi envoya une grande armée de chevaux et de chars autour de la cité. Le lendemain matin, Elisée envoya son serviteur voir de près la situation. Quand il vit la grande armée de Syrie, il fut terrifié. Il retourna auprès d’Elisée et fit son rapport. Mais Elisée dit : … ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. Le serviteur ne comprenait pas car ils n’étaient que deux alors que le roi de Syrie avait toute une armée. Elisée demanda au Seigneur d’ouvrir les yeux de son serviteur. Ce dernier vit alors l’armée de l’Eternel ! Il est temps pour nous les chrétiens d’arrêter de nous défendre uniquement mais aussi d’attaquer. Nous devons avancer et gagner pour Christ !

Conclusion

Quoiqu’il arrive, marchons avec consistance, travaillons en équipe et soyons confiants dans la bataille. Vous êtes déjà vainqueur ! Il ne faut avoir peur d’affronter les temps difficiles et les défis. Chaque fois que vous avez à faire face à une opposition, dites-vous ces trois choses :

  • C’est que vous êtes un vrai croyant (Phil 1:28 – Ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut).
  • C’est pour vous un privilège (Phil 1:29il vous a été fait la grâce – don gratuit).
  • Vous n’êtes pas seul (Phil 1:30je soutiens).