Sermon par le Révérend Eric Ma Fat

DÉPENDRE PLUS DE DIEU (Et moins de nous) – 1ère partie

Lecture : 1 Cor 1:26-29

Dieu a créé l’homme pour qu’il dépende de Lui pour tous ses besoins et en tout temps. Mais au fil des temps, malheureusement l’homme a voulu être auto suffisant et indépendant de Dieu. Dès le commencement Adam et Ève avaient voulu se détacher de Dieu en le désobéissant et en écoutant la voix de Satan qui leur avait dit : vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. (Gen 3:4-5) Pendant 40 ans de traversée dans le désert, Dieu avait voulu apprendre au peuple Juif l’importance de dépendre sur Lui en faisant la manne tomber du ciel non pas chaque mois ou chaque semaine, mais chaque jour. Et cette manne allait fondre dans la journée et ne pas subsister jusqu’au lendemain.

Ce principe de dépendance, Jésus allait nous l’enseigner non seulement par sa propre vie mais aussi par son enseignement aux disciples. Pour dépendre de Dieu, nous ne pouvons pas venir vers Lui avec nos propres capacités, nos propres forces et encore moins avec nos propres moyens. Nous devons venir vers Dieu avec nos faiblesses, comme des vases vides, sans valeur afin que Dieu puisse les remplir de sa grâce et sa puissance.

1. L’exemple de Jésus et son enseignement aux disciples

Jésus est le modèle par excellence que chaque Chrétien né de nouveau est appelé à suivre. Parlant de sa souffrance, 1 Pierre 2:21 nous dit : Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces. Cet exemple ne concerne pas uniquement la souffrance, mais tous les domaines de notre vie, y compris notre dépendance de Dieu. Jésus, sur terre, était totalement dépendant de son Père. Il a dit : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. (Jean 5:19) Encore il ajouta : je ne puis rien faire de moi-même … je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. (Jean 5:30) En d’autres mots, il ne prend aucune initiative de lui-même. Il est totalement dépendant de Dieu le Père.

Plus tard, se tournant vers ses disciples, il leur dit : sans moi vous ne pouvez rien faire. (Jean 15:5) Je suis le cep, vous êtes les sarments. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. (Jean 15:4-5)

Nous devons être absolument convaincu que :

– Ce qui est bon n’habite pas en moi, c.à.d. dans ma chair (Rom 2:18).

Je n’ai pas la capacité, sans la grâce de Dieu, d’accomplir quoique ce soit pour le royaume de Dieu.

Je suis complètement et totalement dépendant de Dieu pour toute chose dans ma vie.

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus dans la première béatitude, enseigna aux disciples, la première attitude à adopter dans le royaume de Dieu : heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! (Matt 5:3) Pauvres en esprit : dans le sens comme un mendiant qui ne peut subvenir à ses besoins et qui doit dépendre totalement de la générosité des autres pour sa survie. Dans le même sens, comme un mendiant spirituel, nous avons à dépendre totalement de Dieu. Car le royaume des cieux est à eux : au temps présent. Toutes les ressources du royaume sont à la disposition du Chrétien, mendiant spirituel, sur terre. Paul, élève de Gamaliel, Pharisien des pharisiens, était conscient de l’importance de dépendre sur Dieu car il s’exclama : qui est suffisant pour ces choses ? (2 Cor 2:16) admettant qu’il n’est pas capable en lui-même de servir et d’annoncer l’évangile sans l’aide de Dieu.

2. Dieu choisit les personnes les plus faibles

Dans son appel, Dieu choisit les personnes les plus faibles afin que nulle chair ne se glorifie. (1 Cor 1:29), et que ces personnes reconnaissent leur faiblesse, leur incapacité et leur dépendance totale sur Dieu. Il choisit les choses folles du monde, les choses faibles, les choses viles, celles qu’on méprise. Parmi les appelés, il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. (1 Cor 1:26-28) C’est pourquoi Paul nous dit : quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. (2 Cor 12:10) Le Seigneur lui dit : ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. (2 Cor 12:9) Si nous voulons servir le Seigneur, il va falloir d’abord nous dépouiller de tout ce que nous pensons être notre force afin de nous ramener dans cette position de faiblesse où nous ne pouvons que dépendre de Dieu. C’était le cas par exemple pour Moïse. Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main. (Actes 7:25) Maia avant de pouvoir servir Moïse, Dieu avait à le dépouiller de tout ce qui faisait sa force – il était le fils adopté de la fille de Pharaon, formé dans les meilleurs écoles, puissant en parole et en actes. Pour le faire, Dieu l’envoya hors d’Égypte dans le désert de Madian pendant 40 ans.

Finalement, quand il était prêt pour servir Dieu, Dieu lui apparut dans le buisson ardent et lui demanda d’aller en Égypte libérer son peuple. Moïse répondit : qui suis-je pour aller vers Pharaon et pour faire sortir d’Égypte les enfants d’Israël ? (Ex 3:11) Mais s’ils me demandent quel est ton nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit à Moïse : je suis celui qui suis. (Ex 3:13-14) Moïse dit à l’Éternel : Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile …car j’ai la bouche et la langue embarrassées. (Ex 4:10)

À ce stade Moïse était donc prêt pour être envoyé par Dieu en Égypte. Les héros de la foi dans Heb 11:32-34, de Gédéon à Samuel en passant par Barak, Samson, Jephthe, David avaient une qualité en commune : out of weakness were made strong. Gédéon était le plus petit de la tribu de Manassé, et Dieu lui dit : vas avec cette force que tu as (Juges 6:14) Quelle était cette force ? Il réalisait qu’il n’était rien et qu’en lui-même, il n’était pas capable de vaincre les Madianites. Barak ne voulait pas aller à la bataille à moins que Debora la prophétesse et juge ne vienne avec lui : si tu viens avec moi, j’irai ; mais si tu ne viens pas avec moi, je n’irai pas. (Juges 4:8).

Sansom était faible et sa puissance venait uniquement quand le Saint Esprit descendit sur lui. David était encore tout jeune, le dernier des frères, quand à travers Samuel, Dieu le choisit pour être le prochain roi en Israël. Samuel était encore un enfant quand Dieu lui parla et le choisit à la place d’Elie et de ses deux fils. Parfois, nous pouvons penser que nous sommes faibles, sans grande capacité ou éducation et que Dieu ne nous choisira jamais ; mais Dieu choisit les faibles pour confondre les forts. Quand Dieu nous choisit, il nous équipe de son onction et de sa puissance pour accomplir la mission qu’il nous confiera. Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute puissante. (Eph 6:10)

Ce que Dieu recherche c’est des vases de terre, vides et sans valeur qu’il puisse remplir de sa grâce et de sa puissance, ce trésor dans des vases de terre. (2 Cor 4:7) La femme d’un prophète cria à Élisée et lui dit que son mari était mort, qu’elle était criblée de dettes et que le créancier était venu pour prendre ses deux enfants et en faire des esclaves. (2 Rois 4:1) Elle n’avait plus rien qu’un vase d’huile. Élisée lui demanda d’emprunter des vases vides (n’en demande pas un petit nombre v3), de fermer sa porte et de verser de l’huile dans ces vases autant qu’elle peut. Lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils : présente-moi encore un vase. Mais il lui répondit : il n’y a plus de vase. Et l’huile s’arrêta. (2 Rois 4:6)

Nous avons ici une des plus belles illustrations de ‘dépendance’. Plus nous sommes vides, plus Dieu peut nous remplir, et plus nous sommes à même de recevoir la plénitude de Dieu. Notre plus gros problème, c’est que nous sommes déjà pleins de nous-même -notre force, notre capacité, nos dons naturels. Par conséquent, nous n’avons que très peu de place ou pas de place qui reste pour Dieu. L’intention de Dieu c’est d’abord nous dévider de nous-même, de notre autosuffisance et de notre indépendance, pour nous ramener au point où nous réalisons que nous avons à dépendre totalement de Dieu et que sans Dieu nous ne pouvons rien faire. Nous avons à mourir à nous-même et à dire comme Paul : j’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. (Gal 2:20)

Le roi Osias, au début de son règne, dépendait de l’Éternel et il s’appliqua à rechercher Dieu pendant la vie de Zacharie, qui avait l’intelligence des visions de Dieu ; et dans le temps où il rechercha l’Éternel, Dieu le fit prospérer. (2 Chr 26:5) Mais lorsqu’il fut puissant (2 Chr 26:16), il désobéit à Dieu et entra dans le temple pour bruler des parfums sur l’autel des parfums à la place de sacrificateurs et Dieu le frappa de la lèpre. Dieu veut déverser son Esprit Saint sur nous, mais il faut d’abord que nous soyons dépouillés de nous-même, de notre orgueil et que nous reconnaissons notre besoin et notre dépendance de Dieu.

Le roi Nebuchadnezzar était tellement rempli de lui-même qu’alors qu’il se promenait dans le palais royal à Babylone, il prit la parole et dit : n’est-ce pas ici Babylone la grande, que j’ai bâtie, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? (Dan 4:30) Immédiatement, il fut chassé du milieu des hommes, il mangea l’herbe comme les bœufs, son corps fut trempé de la rosée du ciel ; jusqu’à ce que ses cheveux crussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme ceux des oiseaux. Dieu dit qu’il restera dans cette condition jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plait. (Dan 4:32). Dieu est jaloux de sa gloire et il choisit des personnes faibles qui lui donneront toute la gloire car il dit : je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (Es 42:8)

Questions :

  1. Lisez Jean 5:19, 30. Le secret du ministère de Jésus se trouve dans sa dépendance totale du Père. Qu’en pensez-vous ? Y a-t-il des exemples dans le NT qui prouve sa dépendance du Père ?
  2. 1 Cor 1:26-29. Pourquoi est-ce que Dieu ne choisit pas ceux qui pensent qu’ils sont les plus forts, les plus capables, les plus qualifiés à leurs yeux ?
  3. Nous avons vu l’exemple de Moïse qui fut dépouillé par Dieu de ses forces et ses capacités avant de le servir. Dieu l’a fait également dans le cas de Joseph. Décrivez comment Dieu a dépouillé Joseph avant de le servir.
  4. Comment comptez-vous dépendre plus de Dieu en 2020 dans votre vie familiale, professionnelle ou à l’église ?