Sermon par l’ Archidiacre Eric Ma Fat

Une parole de connaissance

Lecture: 1 Corinthiens 12:4-11

4 Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; 5 diversité de ministères, mais le même Seigneur; 6 diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. 8 En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; 9 à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit; 10 à un autre, le don d’opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, la diversité des langues; à un autre, l’interprétation des langues. 11 Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut.

Introduction

 À un autre une parole de connaissance, selon le même Esprit. (1 Cor 12:8) Le don de sagesse et le don de connaissance font partie des dons de révélation de Dieu, donnés par le Saint Esprit. La connaissance concerne les faits (facts), tandis que la sagesse a trait à un côté plus pratique : comment utiliser ces faits. Dieu est un Dieu omniscient ; il sait tout. En nous accordant le don de connaissance, Dieu nous donne une infinie partie de sa connaissance. Tout comme une parole de sagesse, c’est une connaissance surnaturelle qui ne vient pas de notre éducation, de notre capacité à raisonner ou de notre expérience, mais directement du Saint Esprit et il opère sous le contrôle de Dieu.

Pour mieux comprendre ce don, nous allons nous référer à des exemples dans la bible, à commencer par notre modèle parfait, le Seigneur Jésus.

1. La connaissance concernant le lieu et le caractère d’une personne (Jean 1:47-48)

Philippe était parmi les premiers qui avaient rencontré Jésus. Il alla chercher Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moise a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. (Jean 1:45) Nathanaël pouvait à peine le croire car dit-il : peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? (V46) C’était donc avec un esprit critique et incrédule que Nathanaël vint à la rencontre de Jésus. Celui-ci lui dit : Voici vraiment un Israelite, dans lequel il n’y a point de fraude. (V47) Pourquoi cette remarque de Jésus ? Parce que le père de la nation Juive était Israël, dont le nom original était Jacob, un fraudeur qui vola le droit d’ainesse de son frère ainé, Ésaü. Cependant au fil des années, Dieu changea le caractère de Jacob et lui donna le nom d’Israël, ce qui veut dire ‘prince avec Dieu’. En décrivant Nathanaël comme un vrai Israelite, Jésus était en train de dire que Nathanaël n’est pas un fraudeur, un voleur ou un menteur. Nathanaël était tout surpris et se demandait comment Jésus a pu connaître son caractère alors qu’il ne l’a jamais rencontré. Jésus alors lui répondit : avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. (V48)

Jésus bien sûr ne l’avait pas vu de ses yeux physiques, mais par une vision et une révélation du Saint Esprit. Peut-être que Nathanaël était en prière dans un lieu secret sous le figuier ! À son grand étonnement, ce qui était un moment privé était connu de Jésus. D’où sa réaction : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ! (V49) À travers ces paroles de connaissance de Jésus, Nathanaël fit l’expérience d’une intime conviction que Jésus était bien le Christ, le Fils de Dieu. Nous voyons parfois ce don opérer dans des réunions d’évangélisation et de guérison. Le prédicateur appelle la personne par son nom et lui décrit sa maladie, alors qu’il ne le connaît pas. Ceci produit immédiatement une conviction dans la personne, sa foi augmente parce qu’elle réalise que si Dieu connaît sa maladie, Dieu peut le guérir.

2. Une parole de connaissance sur sa vie passée (Jean 4:15-19)

Nous voyons Jésus exercer une parole de connaissance dans le récit de la femme Samaritaine. Jésus rencontra la femme Samaritaine près du puit et lui demanda à boire. Elle était toute surprise et dans la conversation qui s’ensuivit Jésus lui parla de cette eau vive qui ne pourra être puisée du puit et qu’en buvant de cette eau, elle n’aura plus jamais soif. La femme lui dit : Seigneur donne-moi cette eau afin que je n’aie plus soif et que je ne vienne plus puiser ici. Va, lui dit Jésus, appelle ton mari et viens ici. La femme répondit : je n’ai point de mari. Jésus lui dit : tu as raison de dire : je n’ai point de mari. Car tu as eu 5 maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela, tu dis vrai. Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. (Jean 4:15-19) Cette femme savait pertinemment bien qu’il n’y avait aucun moyen naturel par lequel Jésus pouvait connaître son passé. Quand Jésus lui raconta son passé, sa défense fut brisée et elle reconnut : tu es prophète. Encore une fois, une parole de connaissance produisit la conviction.

3. Une parole de connaissance concernant la malhonnêteté (Actes 5:3-11)

L’apôtre Pierre a exercé le don de connaissance à plusieurs reprises dans le NT et nous le voyons ici dans l’histoire d’Ananias et Saphira au tout début de la vie de l’église. Les Chrétiens s’entraidaient les uns les autres. Tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres. (Actes 4:34-35) Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant ; puis il apporta le reste et le déposa aux pieds des apôtres. (Actes 5:1-2) Il est bon de faire ressortir ici que leur péché n’était pas qu’ils avaient retenu une partie du prix, mais qu’ils avaient menti prétendant que c’était la totalité du prix qu’ils avaient remis aux apôtres.

Actes 5:3-11

Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ?

S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.

Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs.

Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent.

Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.

Pierre lui adressa la parole : Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ ? Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là.

Alors Pierre lui dit : Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur ? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront.

10 Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte ; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari.

11 Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.

C’est la puissance surnaturelle de Dieu. Ananias et Saphira ne pouvaient pas vivre dans la présence de la connaissance surnaturelle du Saint Esprit transmise à travers Pierre. Combien de personnes sont en train de tricher Dieu en prétendant d’être meilleurs ou de donner plus qu’en réalité ? Ceci est un exemple d’un jugement que Dieu nous donne par précaution. Cela ne veut pas dire qu’automatiquement nous mourrons immédiatement si nous mentons à Dieu. L’opinion de Dieu ne change pas, même si sa méthode concernant l’hypocrisie peut varier. C’est la seule façon pour qu’une église puisse demeurer pure et sans tache, irrépréhensible devant Dieu. Ananias et Saphira ont menti, mais le Saint Esprit en Pierre savait ce que Pierre naturellement ne pouvait savoir. Pierre leur dit : ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. (Actes 5:4) Nous avons affaire au Dieu vivant où nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. (Heb 4:13) Nous pouvons mentir aux hommes, mais nous ne pouvons mentir à Dieu.

4. Une parole de connaissance concernant un serviteur choisi de Dieu

Dans Actes 9, nous voyons un autre exemple d’une parole de connaissance. Saul était sur le chemin de Damas, en route pour persécuter et arrêter les Chrétiens. Jésus lui apparut et se révéla à lui. Il perdit la vue et on lui amena par la main dans la ville. Un disciple nommé Ananias eut cette parole de connaissance de Dieu.

Actes 9:10-12

10 Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Il répondit : Me voici, Seigneur

11 Et le Seigneur lui dit : Lève-tôt, va dans la rue qu’on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse.

12 Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue.

Ananias reçut de Dieu la connaissance concernant le nom de Saul et l’adresse exacte où il se trouvait et il a pu connaître ce que Saul avait vu dans une vision reçue de Dieu. Dans la connaissance qu’il reçut, il y avait aussi une parole de sagesse lui donnant des directives de ce qu’il devait faire : si Ananias vint vers Saul et lui imposa les mains, Saul allait recouvrir la vue. Au départ Ananias était réticent et ne voulait pas aller vers Saul. Il disait au Seigneur que Saul était venu à Damas avec une mauvaise intention : celle d’arrêter et de persécuter les Chrétiens. Mais le Seigneur le persuada en ces mots : va car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël. (Actes 9:15)

Son obéissance eut pour résultat que Saul accepta le Christ, le suivit et l’obéit comme son apôtre parmi les païens. C’était un moment crucial dans le plan de Dieu pour le développement de l’église. Parce que Ananias pouvait aller vers Saul et lui dire avec connaissance et sagesse : Saul mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit. (V17), le cœur de Saul fut ouvert pour accepter cette vérité. Saul devint l’apôtre Paul, évangélisa le monde païen et fut l’auteur de la majeure partie du NT.

5. Une parole de connaissance pour la préparation

Paul était en route pour Jérusalem. Il rencontra les anciens de l’église à Ephèse et leur fit part que beaucoup de croyants dans les églises qu’il visita avaient reçu une parole de connaissance du Saint Esprit. Et maintenant voici, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant ce qui m’y arrivera ; seulement, de ville en ville, l’Esprit Saint m’avertit que des liens et des tribulations m’attendent. (Actes 20:22-23) Nous ne savons pas les détails, mais dans chaque ville où Paul rencontra les croyants, le Saint Esprit l’avait averti que des liens et des tribulations l’attendaient à Jérusalem. Comme Paul continua sa route vers Jérusalem, il arriva à Césarée, presqu’à la fin de son voyage. Dans Actes 21 Paul reçut une autre révélation à travers le prophète Agabus : comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète nommé Agabus, descendit de Judée, et vint nous trouver. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains et dit : voici ce que déclare le Saint Esprit : l’homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des païens. (Actes 21:10-11)

Nous avons ici une autre parole de connaissance selon les mêmes lignes : ‘ton propre peuple te liera et te trahira entre les mains des romains, des païens’. Voyons combien le Saint Esprit est gracieux. Si nous sommes prisonniers de Dieu, nous sommes prisonniers d’amour. Le Saint Esprit n’a pas amené Agabus à lier les mains et les pieds de Paul ; Agabus a lié ses propres mains et ses propres pieds. Paul avait la liberté de se faire lier les mains et les pieds ou ne pas le faire. Il avait le choix d’exercer sa propre volonté. La pire trahison pour un Juif c’est de trahir un autre Juif entre les mains des païens. Et le pire des pires c’est quand Jésus fut trahi par Judas et livré entre les mains de romains.

Quel était le résultat pour Paul d’avoir reçu une parole de connaissance tout au long de sa route vers Jérusalem ? C’était pour préparer son cœur. Le proverbe anglais nous dit : forewarned is forearmed. Paul avait reçu une préparation mentale et spirituelle pour l’épreuve atroce qui l’attendait à Jérusalem.

Résultat d’une parole de connaissance

D’abord il apporte une conviction quant à la vérité de Dieu. Deuxièmement, il confirme quelque chose que peut être Dieu nous avait déjà démontré par d’autres moyens. Troisièmement, dans certaines circonstances, il nous prépare pour ce qui allait venir plus tard.