Sermon par le Rev Eric Ma Fat
Dans le calendrier de l’église, nous entrons aujourd’hui de plein pied dans la dernière semaine de Jésus sur terre avant sa mort, une semaine riche en évènements, une semaine pas comme les autres, une semaine qui allait bouleverser le monde et justifier Jésus comme étant le Messie, le Sauveur du monde. Tout commença à la montagne des oliviers, dans un lieu tout proche de Bethphage et de Béthanie (lieu que connaît très bien Jésus pour y avoir séjourné à plusieurs reprises chez Marthe et Marie). C’est au pied de cette montagne dans le jardin de Gethsémané que Jésus allait prier si intensément que sa sueur allait ressembler à des gouttes de sang ; c’est à partir de cette même montagne que Jésus serait enlevé pour retourner vers son Père.
C’était aussi la période de la Pâque juive (Passover) ou des milliers de Juifs se faisaient un devoir de converger vers le temple à Jérusalem pour le sacrifice des agneaux. Jésus, l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde, allait s’offrir lui-même en sacrifice pratiquement une semaine après son entrée à Jérusalem. C’est aussi le moment choisi par Jésus pour se révéler publiquement aux juifs et au monde qu’il était bien le Messie tant attendu et annoncé par les prophètes plus de 700 ans avant. Avant cela, Jésus prenait bien soin de dire à tous ceux qui étaient guéris ou délivrés de ne rien dire à personne, cachant ainsi son identité. Mais le moment venu, il allait démontrer qu’il était bien le Messie annoncé par le prophète Zacharie : voici, ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. À partir de ce moment, Jésus allait prendre contrôle et diriger tous les évènements culminant à sa mort sur la croix.
L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem nous révèle trois choses sur le Christ.
- Elle nous révèle sa divinité et son autorité (Marc 11:2-6)
Dès le matin, Jésus commença les préparations pour son entrée à Jérusalem. Tout d’abord à travers ces préparations minutieuses, nous découvrons sa divinité. Il expliqua à ses deux disciples exactement où se trouvait l’ânon, que cet ânon était attaché, que c’était un ânon sauvage, la question que le propriétaire allait leur poser, la réponse qu’il fallait donner et la permission que le propriétaire allait leur donner. Aucun homme n’aurait pu prédire avec tant de détails ce que Jésus avait fait. Cela démontre sa divinité et son omniscience. Jésus en tant que Dieu pouvait voir dans le futur et prédire tout ce qui allait arriver bien en avance. C’est ainsi qu’un jour il dit à Pierre, pour payer la taxe, d’aller à la mer de Galilée, jette l’hameçon, et tire le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le et donne-le-leur pour moi et pour toi. (Matt 17:27). Personne n’aurait pu le faire si ce n’est Dieu. Jésus en effet n’était pas simplement un homme, mais homme-Dieu. Jésus était absolument au contrôle de toute la situation et cela est un très grand réconfort pour nous de savoir que notre Dieu souverain est au contrôle de tout, qu’il tient le monde dans le paume de sa main, qu’il soutient toute chose par sa parole puissante (Hebi 1:3), qu’il nous soutient également et qu’aucun passereau ne tombe à terre sans la volonté du Père (Matt 10:29).
Deuxièmement, le v3 nous démontre son autorité divine. Répondez : le Seigneur en a besoin. Jésus lui-même nous révèle qu’il est bien le Seigneur (Kurios en Grec – ce qui signifie Dieu) en utilisant le mot ‘Seigneur’ pour le décrire. Il vient ici affirmer son autorité divine. Jésus était très connu dans ces villages et surtout à Béthanie ou quelques heures plus tôt il avait ressuscité Lazare. C’était une des raisons pour laquelle il y avait une foule immense qui l’avait suivi tout au long de sa marche vers Jérusalem. Le propriétaire de l’ânon le connaissait probablement et il avait confiance en lui. Il y a là un paradoxe à l’effet de voir comment le Dieu créateur du ciel et de la terre puisse avoir besoin d’un ânon, un animal considéré comme le plus bas de tous les animaux. Dans la vie terrestre de Jésus, nous voyons d’ailleurs beaucoup de paradoxes entre Jésus homme et Jésus Dieu : Jésus était riche et pourtant il s’est fait pauvre (2 Cor 8:9) ; il a créé le ciel et la terre et tout ce qui s’y trouve, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. (Matt 8:20). Il a créé toutes les rivières du monde et pourtant sur la croix, il s’écria : j’ai soif. Il est le Seigneur de toute la terre et pourtant il avait besoin d’un ânon pour le porter jusqu’à Jérusalem. Le Seigneur en a besoin, dit-il. Ce petit ânon avait toute son importance dans le plan de Dieu.
À l’époque de l’AT, à la naissance d’un ânon, le propriétaire avait à prendre une décision : soit il tua l’ânon ou il sacrifia un agneau à la place de l’ânon et ainsi permit à l’ânon de vivre. L’ânon en question doit sa vie à l’agneau qui a été sacrifié à sa place. C’est aussi le cas pour nous ; nous sommes spirituellement vivants, nous devons notre vie spirituelle à Jésus qui est mort pour nous sur la croix, l’agneau immolé qui enlève les pèches du monde. Le petit ânon devait aussi être détaché, libéré. Cela a dû être triste pour cet ânon attaché en permanence et observant les autres animaux gambader en toute liberté devant lui. C’est aussi le cas quand nous étions dans le péché ; nous étions esclaves du péché mais quand nous sommes venus vers le Christ, il nous a libéré de l’emprise du péché. Quelqu’un avait à prendre contrôle de cet ânon sauvage qui n’avait jamais été dompté. Lorsque Jésus s’est assis sur l’ânon, celui-ci était calme (et non turbulent) et transportait tranquillement le Seigneur en route vers Jérusalem au milieu des applaudissements et de la clameur de la foule. Le Seigneur Jésus règne sur l’ânon. Quand l’ânon entra dans Jérusalem, la foule ne vit pas l’ânon mais celui qui était assis régnant sur lui, à savoir Jésus Christ. C’est ce que le Christ s’attend de nous. Christ doit régner en nous de sorte que le monde n’aura pas les yeux braqués sur nous, mais sur le Christ que nous élevons. Jésus aurait pu entrer à Jérusalem autrement, mais il s’est servi de l’ânon comme son instrument. Jésus aurait pu sauver l’humanité de ses péchés directement, mais il a décidé de se servir de nous comme ses instruments pour apporter le salut au monde. Jésus aurait pu sauver l’énuque Ethiopien directement par son Saint Esprit, mais il s’est servi de Philippe comme son instrument. (Actes 8:26, 29).
Dieu dans sa souveraineté nous a accordé le privilège pour être son instrument dans sa mission de sauver l’homme de ses péchés. Si Dieu a utilisé un ânon, il peut assurément utiliser chacun de nous pour l’accomplissement de sa mission. Et à l’instant il le laissera venir ici (v3). Ce que cela implique c’est que le propriétaire savait que le Maître retournera l’ânon après qu’il l’aurait utilisé. C’est exactement le mode d’opératoire de Dieu. Tout ce que nous lui donnons et remettons entre ses mains, il nous le retournera au centuple. Avec 5 pains d’orge et deux poissons remis entre les mains de Jésus, il nourrit la foule de 5000 hommes, plus les femmes et les enfants, et il resta encore 12 paniers avec le reste. Nous donnons à Dieu notre Saul et il nous retourne notre Paul ; nous lui donnons Abram et il nous retourna Abraham ; nous lui donnons Jacob (un comploteur) et il nous retourne Israël (Prince avec Dieu) Et quiconque aura quitté à cause de mon nom, ses frères ou ses sœurs, ou son père ou sa mère, ou sa femme ou ses enfants ou ses terres ou ses maisons, recevra le centuple et héritera la vie éternelle. (Matt 19:29).
- L’entrée triomphale est la manifestation publique que Jésus est bien le Messie annoncé
Le v7 nous dit que les disciples jetèrent leurs vêtements sur le dos de l’ânon pour servir comme ‘selle’ et Jésus s’assit sur l’ânon. Ainsi commença la procession vers Jérusalem. Ce qui est extraordinaire et hors norme, c’est que cet ânon sauvage sur lequel personne n’est jamais monté se montra docile et exécuta l’ordre de celui qui était assis sur lui. C’était en fait l’accomplissement de Ps 8:7-8 tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds, les brebis comme les bœufs et les animaux des champs. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des branches qu’ils coupèrent dans les champs (Marc 11:8). Ce faisant, Jésus accomplissait deux prophéties de l’AT.
Matt 21:5 nous dit que lorsque Jésus entrait à Jérusalem sur le dos d’un ânon, il accomplissait ainsi la prophétie de Zac 9:9 Jésus démontraient également son humilité. Le roi des rois faisant son entrée dans la cite de Dieu sur le dos d’un ânon, avec des vêtements pour selle et une foule de gens tout à fait ordinaires levant des branches à son passage. Quel contraste avec les généraux de l’armée romaine qui d’habitude entraient dans la ville après la guerre comme des conquérants montés sur des chars, avec des animaux et des soldats en procession, avec des prisonniers et les soldats brandissant leurs épées ! Dans la foule suivant Jésus était des gens très modestes. Probablement Bartimee aveugle qui a été guéri ; Zachée chez qui Jésus vint diner dans sa maison – il était un pécheur mais Jésus lui a apporté le salut. Il y avait également tous ceux qui furent guéris par Jésus !
La foule criait : Hosanna ! Beni soit celui qui vient au nom du Seigneur (v9). Elle accomplissait ainsi la prophétie du Ps 118:25-26 O Eternel, accorde le salut ! O Eternel, donne la prospérité. Beni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Le mot ‘hosanna’ un mot hébreu qui signifie Oh, sauve ; une exclamation d’adoration. Dans ce cas précis, contrairement à son habitude, Jésus n’empêcha pas la foule de le louer. Luc 19:39-40 nous dit que les pharisiens dirent à Jésus : Maitre, reprends tes disciples. Et il répondit : je vous le dis, sils se taisent, des pierres crieront, citant Hab 2:11 Si Jésus devait marcher triomphalement dans ce monde, nous devons nous soumettre à lui et tout déposer à ses pieds.
- Jésus entre à Jérusalem pour examiner la ville et le temple
Le v11 nous dit : Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Le temple et la ville soient liés. Il entra à Jérusalem, la cite de paix et au milieu des cris de louange de la foule, Jésus pleura en constatant le mal qui y règne. Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle. Jésus voyait le cœur des habitants de la ville qui pataugeaient dans le péché et qui avaient besoin d’être sauvées afin d’échapper à la condamnation de l’enfer, mais elle était rebelle. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes et vous ne l’avez pas voulu (Matt 23:37).
L’homme regarde l’extérieur, mais Jésus en tant que Dieu regarde l’intérieur de notre cœur et il voit la souffrance, les désirs mondains, la tentation du monde et les conséquences pour l’âme de ces personnes et cela lui fait beaucoup de peine et il pleure. Jésus entre dans le temple et regarde tout autour. Que voit-il ? S’il vient dans notre église aujourd’hui et qu’il regarde autour dans les cœurs des gens, que verra-t-il ? Quel serait son constat ?