Sermon par le Vénérable Eric Ma Fat

Quatrième porte donnant accès au diable: Accidents, chocs, traumatismes

Lecture: Luc 4: 16-21

16 Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,

17 et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit:

18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé,

19Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.

20 Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.

21Alors il commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.

Introduction:

Nous vivons dans un monde déchu, un monde où le dieu de ce siècle (2 Cor 4:4), où le prince de la puissance de l’air (Eph 2:2) est à l’œuvre et dont la mission est de dérober, égorger et détruire (Jean 10:10). Dans les derniers temps où nous vivons, il redouble d’efforts sachant que ses jours sont comptés. Les cas d’accidents, de chocs, de traumatismes sont monnaie courante dans ce siècle et peuvent arriver à n’importe quelle personne et à n’importe quel moment. En général, ils arrivent soudainement sans crier gare et peuvent causer des blessures très profondes non seulement au niveau du corps, mais également et surtout au niveau de l’âme et de l’esprit, au niveau de notre être intérieur et pour lesquelles la médecine n’a pas les remèdes nécessaires. Seul Dieu peut guérir une blessure de l’âme ou de l’esprit et c’est d’ailleurs la mission de Jésus annoncée par le prophète Esaïe et confirmée par Jésus dans la synagogue quand il prononça les mots suivants après la lecture d’Esaïe 61 : aujourd’hui cette Parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, est accomplie. (Luc 4:21)

Jésus est venu : guérir ceux qui ont le cœur brisé, (broken hearted) proclamer aux captifs la délivrance (deliverance to the captives), le recouvrement de la vue aux aveugles, (recovering of sight to the blind), renvoyer libres les opprimés, (set at liberty those that are bruised) publier une année de grâce du Seigneur (Luc 4:18-19)

C’est le verset clé pour la guérison en cas d’accidents, chocs et traumatismes. Jésus est venu guérir ceux qui ont le cœur brisé, ceux dont l’âme a été brisée en mille morceaux. Apo 2:27 nous parle de ‘briser’ comme on brise une vase d’argile en petits morceaux. La délivrance des captifs se réfère à ceux que Satan a gardé prisonniers par le péché comme Esaïe 42:7 nous en parle. Pour faire sortir de prison le captif, Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres. Délivrance à travers le pardon des péchés. Le recouvrement de la vue aux aveugles – aveuglement non seulement physique mais aussi spirituel. (2 Cor 4:4) Renvoyer libre les opprimés (set at liberty those that are bruised) brisé et que Jésus est venu libérer par la guérison des maladies, la délivrance des démons, le pardon des péchés et les enseignements pour promouvoir la justice sociale.

Le thème ‘d’accidents, chocs et traumatismes’ et ses conséquences sur la personne dans son intégralité (corps, âme et esprit) est très complexe et vaste et ne pourra pas être couvert dans l’espace d’un sermon. Ce matin nous allons uniquement faire un survol de ce quatrième volet pouvant nous rendre vulnérable à l’action démoniaque. À travers la porte ouverte dans notre vie par les accidents, chocs et traumatismes nous pouvons donner accès à l’esprit d’infirmité et à l’esprit de peur.

1. Exemples de traumatismes pouvant être des points d’entrée

Le traumatisme est l’ensemble des sentiments associés à la conséquence d’un évènement, que ce soit d’un accident ou d’un choc majeur. Il n’est pas la cause de la blessure mais le résultat de la blessure. Par exemple si on frappe le pouce avec un marteau, la cause de la blessure est le coup du marteau et non pas le traumatisme qui en résulte. Cette expérience traumatique peut briser notre être intérieur – soit notre âme et notre esprit. Le mot ‘broken hearted’ trouve son origine dans deux mots Hébreu : shabar – brisé en petits morceaux et leb décrit les émotions, la pensée, la volonté (l’âme). Donc celui qui a le cœur brisé est celui dont les émotions, les pensées, la volonté sont éparpillés an mille petits morceaux. Les exemples les plus communs de traumatismes sont :

  • Une maladie soudaine qui nous affecte ou qui affecte un membre proche de la famille. Parfois lorsque son enfant est malade, les parents peuvent être traumatisés. Pour les personnes vivant seules, la peur de la maladie et du futur peut rendre ces personnes vulnérables spirituellement.
  • La perte soudaine d’un emploi peut être une situation difficile à gérer si on n’est pas bien entouré par la famille et par l’église et si on n’est pas ancré dans le Christ. Elle peut ouvrir la porte à l’esprit de rejet, avec le sentiment qu’on est indésirable ou inutile, entrainant le découragement et le désespoir.
  • Les accidents sont une des causes majeures de traumatisme. Cela peut être des accidents de voiture, des chutes, des incendies. Personne ne planifie des accidents. Ce sont des évènements qui nous tombent dessus sans qu’on s’y attend, avec des conséquences qui peuvent nous marquer pour la vie.
  • Les cas d’abus sous diverses formes : physiques, verbaux, émotionnels, spirituels, sexuels.
  • Le traumatisme de la guerre pour les soldats ou pour ceux qui ont souffert des conséquences de la guerre. Le traumatisme causé par une tsunami, des inondations, un feu qui ravage ou tout autre catastrophe naturelle.
  • Ce qui se passe au niveau du corps, de l’âme et de l’esprit en cas de traumatisme

L’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu est à trois dimensions (corps, âme et esprit – 1 Thes 5:23), tout comme Dieu est un, mais en trois personnes : Père, Fils et Saint Esprit. En cas d’accidents, de chocs ou de traumatismes, non seulement le corps est blessé, mais l’âme et l’esprit de la personne font aussi l’expérience de la souffrance. Nous avons automatiquement tendance à nous occuper et à apporter les soins immédiats au corps et c’est tout naturel, car il peut y avoir danger de mort. Mais dans le cours normal des choses, nous ne nous soucions guère de l’âme et de l’esprit. Aujourd’hui, très souvent quand il y a eu une catastrophe comme dans le cas des étudiants tués par un ex étudiant, la direction de l’école fait appel aux psychologues pour soutenir les camarades en vie. Nous pouvons appliquer des bandages sur le corps blessé, mais comment appliquer des bandages à l’âme et l’esprit, à notre être intérieur qui a été profondément blessé par le choc. La médecine est incapable de le faire et seul Dieu peut apporter la guérison à travers Jésus Christ dont une des missions est de guérir les cœurs brisés. Parfois, la personne qui a été guéri physiquement mais non pas dans son être intérieur, essaye de continuer à vivre en se séparant de la réalité de ce qui s’est passé et en essayant d’oublier la souffrance et en enfermant la partie de l’être intérieur qui n’a pas été guéri quelque part dans sa mémoire. Ceci peut bien évidemment affecter la personne dans son comportement et même dans sa santé physique. La blessure au niveau de l’âme et de l’esprit peut se refléter sur notre corps physique et tant que cette blessure n’est pas cicatrisée, la guérison physique peut être difficile. (Exemple donne par Winston d’une personne de plus de 70 ans souffrant d’épileptique).

2. Qui est responsable des blessures subies ?

En cas d’accidents ou de traumatismes, nous avons tendance à chercher les responsables. Est-ce Dieu ? Peut-on blâmer Dieu pour ce qui nous est arrivé ? Dieu, bien sûr, n’est nullement responsable de ce qui s’est passé. Nous vivons dans un monde déchu et les accidents, chocs et traumatismes sont les conséquences de la chute. Est-ce Satan ? Satan bien sûr peut avoir sa main là-dedans car sa mission est de dérober, égorger et détruire ; mais nous ne pouvons pas le faire notre bouc émissaire pour tout ce qui nous arrive. Satan est le destructeur (Esaïe 54:16), mais Dieu a promis de protéger ses enfants, de défendre son peuple et de vaincre l’ennemi (Esaïe 54:17) Est-ce les autres ? Peut-être oui, peut être non ! Est-ce notre propre faute ? C’est possible et dans ce cas il faut reconnaître et accepter notre responsabilité. Parfois nous subissons les conséquences des accidents ou des chocs sans que nous soyons vraiment les coupables, car comme nous dit Jésus dans Luc 13:4. Le plan de Dieu est de protéger tous ceux qui sont sous sa couverture comme nous l’affirme Ps 91 : celui qui demeure sous l’abri du Très Haut repose à l’ombre du Tout Puissant ; je dis à l’Éternel mon refuge, ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie … aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente … puisqu’il m’aime, je le délivrerai, je le protègerai … je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai. Dieu a un plan de sauvetage pour nous, mais il nous faut assumer notre responsabilité (1 Jean 1:8) En tant que Chrétiens, Nous sommes protégés par Dieu tant que nous demeurons dans sa présence, sous son abri, sous ses ailes. En dehors de l’abri de Dieu, nous sommes exposés à toutes les intempéries, aux attaques de l’ennemi qui parfois fusent de tout part.

3. Comment recevoir la guérison ? le besoin de re aligner notre âme et notre esprit avec Dieu ?

L’homme est d’abord un esprit et c’est à travers notre esprit que nous communiquons avec Dieu. (Jean 4:24) Si Dieu est Esprit et que nous sommes créés à l’image de Dieu, notre esprit est la partie essentielle de notre être car ‘the body without the spirit is dead’. (Jac 2:26) L’esprit est éternel. Quand nous mourons, notre corps retourne à la poussière comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. (Eccl 12:7)

L’intention de Dieu c’est que notre esprit doit être en communion constante avec le Saint Esprit afin que ce faisant, l’Esprit de Dieu, à travers notre esprit, puisse être au contrôle de notre vie. Mais l’homme n’est pas simplement un être spirituel comme les anges (Heb 1:14), il a également un corps physique qui est attaché à la planète terre par gravite. Notre corps physique ne peut agir indépendamment par lui-même, il n’a pas une volonté propre à lui. Le corps physique est sous le contrôle de l’âme et exécute les instructions de l’âme. L’âme comprend notre pensée (avec laquelle nous pensons et réfléchissons), nos émotions (qui nous permettent de ressentir et de réagir) et notre volonté (à travers laquelle nous prenons des décisions). Ces trois éléments de notre âme influencent et contrôlent le processus de décision dans notre vie. Ce que nous pensons et ce que nous ressentons ont un impact sur nos décisions et nos comportements. La bible se réfère aux décisions prises en dehors du plan et des buts de Dieu comme étant le péché. Quand notre esprit humain est sous le contrôle et est conduit par l’Esprit de Dieu, et que notre âme choisit d’être sous l’autorité de son esprit humain, alors notre âme donnera des directives à notre corps pour faire des choses qui sont en accord avec la volonté et le but de Dieu. Et c’est là que nous avons la paix qui surpasse toute intelligence. (Phil 4:7) La paix de Dieu dans notre cœur est le moyen très puissant par lequel Dieu nous guide. C’est là où notre caractère est transformé et que nous développons le fruit de l’esprit. Par contre si notre âme agit indépendamment de notre esprit et opère directement avec notre corps, nous allons commettre les œuvres de la chair (Gal 5:19-21). Ce ne sont pas des péchés commis par le corps indépendamment de l’âme et de l’esprit, mais des péchés que l’âme choisit de commettre et utilise le corps pour l’exécuter. De ce fait, c’est l’âme qui est au contrôle de notre vie, et non pas l’esprit humain et encore moins Dieu.

En cas d’accident ou de traumatisme, parfois la guérison du corps n’est pas totale et complète malgré nos prières et les symptômes persistent. C’est parfois dû au fait que nous sommes en train de prier dans la mauvaise direction. Nous prions à Dieu pour enlever les symptômes alors que le mal se trouve à la racine. Peter Horrobin nous donne l’exemple d’une dame qui avait un problème résiduel à son cou à la suite d’un accident qui avait eu lieu quelques années auparavant. Il commença à imposer les mains et à prier pour la guérison du cou, sans trop grand succès. C’est alors que le Saint Esprit lui donna l’esprit de discernement pour demander à la dame pourquoi elle était dans la voiture au moment de l’accident et à ce moment-là, la clé pour sa guérison fut révélée. Elle confessa qu’elle était en route pour commettre l’adultère quand l’accident se produisit. Jusqu’à ce qu’elle confessa ce péché à Dieu dans la repentance, il n’était pas possible pour elle de recevoir sa guérison divine. Jac 5:16 nous dit : Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. Pour certaines personnes, s’il n’y a pas de repentance, les péchés peuvent être un obstacle à la guérison. Nous confessons nos péchés à Dieu pour le pardon mais nous confessons nos péchés les uns les autres pour la guérison. C’est le principe fondamental de la guérison. Quand l’ordre établi par Dieu (l’esprit humain soumis à l’Esprit de Dieu, et l’âme sous l’autorité de l’esprit humain), a été violée, il est essentiel de rétablir l’ordre divin avant de recevoir les bénédictions de Dieu pour nous, y compris la bénédiction de la guérison. Par exemple quand une personne s’est engagée dans une relation immorale ou a un système de croyance contraire à la Parole de Dieu, tant que cela n’a pas été corrigé à travers la confession, la repentance et le pardon, la prière pour la guérison manquera d’efficacité.

C’est pourquoi il est important de bien discerner la racine du problème ou de la maladie et non pas se focaliser uniquement sur les symptômes. Pour cela nous avons besoin du don de discernement que le Saint Esprit nous donne. Le Saint Esprit est d’ailleurs le Chief Counselor dans le ministère d’Ellel. Quand nous examinons comment Jésus avait guéri les aveugles, nous constatons qu’il n’avait pas toujours utilisé la même méthode et de la même manière. Il a guéri Bartimée par sa Parole (Marc 10:52). Le mot ‘sauvé’ (en Grec sozo traduit la guérison et le salut). Dans Matt 9:29 Jésus toucha les yeux de deux aveugles. Il a guéri un démoniaque qui était aveugle et muet par la délivrance (Matt 12:22). Dans Marc 8:22-26, Jésus mit sa salive sur les yeux de l’aveugle et la guérison fut opérée en deux temps. Dans le cas de celui né aveugle, Jésus appliqua de la boue sur ses yeux. (Jean 9:1-7) Notre Seigneur Jésus ne s’est pas attardé uniquement sur le symptôme de la maladie – aveugle – mais sur la racine du problème de la maladie, les 4 portes par exemple par lesquelles le diable a pu avoir accès à notre vie.