Sermon par le Vénérable Eric Ma Fat

Afin que vous croyiez que Jésus est le Christ (Jean 20:31)La résurrection de Lazare

Lecture : Jean 11:1-45

Introduction:

La résurrection de Lazare est un des plus grands miracles accomplis par Jésus Christ pendant sa vie sur terre. Ce miracle, comme tous les autres 7 miracles inclus dans l’évangile de Jean a pour but de nous convaincre que Jésus est bien le Christ, le Fils de Dieu, le Messie tant attendu par les Juifs. (Jean 20:31) Jésus avait bien ressuscité la fille de Jairus (Marc 5) et le fils de la veuve de Nain qui allait être enterré (Luc 7), mais la résurrection de Lazare était un miracle bien plus puissant. Lazare était déjà mort quatre jours, son corps était déjà dans le tombeau, probablement en état de décomposition, médicalement parlant, il était impossible de ramener Lazare à la vie : impossible à l’homme, mais possible à Dieu.

Ce matin, dans la vie d’aujourd’hui, sommes-nous prêts à croire, sans douter, en Jésus le Fils unique de Dieu, en sa Parole, en sa promesse, malgré tous les problèmes et les difficultés que nous traversons, malgré que parfois les circonstances nous paraissent contraires ? Sommes-nous prêts à garder la foi, une foi inébranlable en Jésus ? La foi est un combat de tous les instants ; Dieu nous exhorte à marcher par la foi et non par la vue. Un Chrétien doit vivre et marcher par la foi afin de plaire à Dieu. C’est la volonté de Dieu pour nous car sans la foi il est impossible de lui être agréable. (Heb 11:6)

Le récit de la résurrection de Lazare comporte trois défis à notre foi en Dieu.

Premier défi : croire en Dieu même si les choses n’ont pas de sens

Pouvons-nous toujours croire en Jésus quand ce qu’il nous dit semble ne pas avoir de sens ; quand on n’arrive pas à comprendre. Jésus se trouvait dans un lieu situé à quelque 20 ‘miles’ de Béthanie, là où se trouvaient Marthe, Marie et Lazare. Les deux sœurs envoyèrent un messager pour dire à Jésus : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. (Jean 11:3)

Mais, en entendant cela, Jésus ne se pressa pas d’aller tout de suite à Béthanie pour voir Lazare, celui qu’il aime, contrairement à ce qu’on aurait pensé. Il dit au messager : Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. (Jean 11:4)

Le même jour, Lazare mourut. Et lorsque le messager revint le lendemain pour rapporter les paroles de Jésus, surement les deux sœurs ont dit : nous venons de l’enterrer hier. Jésus attendit encore deux jours avant de retourner à Béthanie et lorsqu’il arriva, Lazare était déjà mort quatre jours. Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. (Jean 11:4)

Est-ce que Marthe et Marie pouvaient encore croire en la Parole de Jésus, que sa maladie n’était point à la mort alors que Lazare a déjà été enterré depuis 4 jours ? Est-ce que ces paroles de Jésus au v4 ont encore un sens pour elles ? Ou bien, se sont-elles dit : le Seigneur s’est trompé ; pourquoi dit-il que cette maladie n’est point à la mort alors que Lazare était déjà mort. En réalité, ce n’était pas une mort permanente, mais une mort temporaire car Jésus allait ressusciter Lazare. Souvent des fois, c’est quand les choses n’ont pas de sens, quand les circonstances sont contraires à la Parole, que Jésus nous demande de le croire, de lui faire confiance.

Deuxièmement, les voies du Seigneur peuvent parfois nous sembler mauvaises et nous oublions que les voies de Dieu ne sont pas nos voies et les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. Lazare, celui que tu aimes est malade. Le v5 nous dit encore : Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. Si tel était le cas, normalement aussitôt que Jésus avait appris la triste nouvelle, il aurait dû se précipiter à Béthanie. Et il n’était même pas nécessaire pour Jésus d’aller à Béthanie pour guérir Lazare. Il aurait pu uniquement par sa Parole le guérir comme il l’avait d’ailleurs fait en guérissant le fils d’un officier du roi par ces paroles : va, ton fils vit. (Jean 4:50)

Jésus n’avait même pas vu le fils ; il a simplement dit une parole. Mais ici, Jésus n’a rien dit, même pas une parole pour guérir Lazare. Au contraire il ne se pressa pas pour y aller, mais resta encore deux jours avant d’aller. Les deux sœurs, Marthe et Marie, se sont surement dit : nous ne comprenons pas ; il nous aime, il aime Lazare et il ne fait pas ce que nous pensons qu’il devrait faire – c’est-à-dire venir à Béthanie et guérir Lazare. Combien des fois nous aussi, nous nous disons : Seigneur si tu m’aimes, tu feras ceci pour moi, tu feras cela pour moi, tu me guériras, tu pourvoiras à mes besoins de telle et telle façon. Les voies de Dieu ne sont pas nos voies, les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées ; Dieu fait des choses qui parfois pour nous n’ont pas de sens ; mais c’est ok parce que ces choses ont de sens pour Dieu et nous pouvons le croire malgré tout.

Deuxième défi : croire en Dieu même si notre cœur est brisé par les épreuves

17 Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 18 Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, 19 beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. 20 Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. 21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. (Jean 11:17-21)

Marthe était dans la peine ; le frère qu’il aimait Lazare était mort et elle se demandait : Lazare n’aurait pas dû mourir. Jésus a guéri tellement de personnes ; il n’y a aucune maladie que Jésus ne pouvait guérir ; pourquoi n’est-il pas venu aussitôt qu’il avait reçu la nouvelle ? pourquoi a-t-il tardé ? Seigneur, si tu étais là, mon frère ne serait pas mort. Mais tu n’étais pas là, tu n’es pas venu et je ne comprends pas pourquoi ! Mon cœur est brisé en mille morceaux. Quand nous sommes dans la peine, nous pouvons dire au Seigneur notre frustration, notre déception, nos souffrances. Au v21, il y avait une déception de la part de Marthe, mais également une foi en Jésus qu’il aurait pu guérir Lazare. Il semblerait que Jésus avait expressément ralenti son retour pour une raison : afin que vous croyiez (Jean 11:15)

 Jésus savait ce qu’il faisait, mais ni ses disciples et encore moins Marthe et Marie ne savaient ce que Jésus faisait. Et c’est pourquoi Marthe ajouta : 21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. (Jean 11:21-22)

Est-ce Marthe pensait que Jésus allait ressusciter Lazare de la mort ? Absolument pas parce que lorsque Jésus leur demanda d’enlever la pierre du tombeau, Marthe s’écria : Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là. (Jean 11:39)

Lazare n’était pas seulement mort ; son corps était en état de décomposition, il sentait déjà ; aux yeux de Marthe il était impossible pour ramener Lazare à la vie. Nous pouvons partager nos peines et nos déceptions au Seigneur comme nous le dit Ps 62:8 : En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, Répandez vos cœurs en sa présence ! Dieu est notre refuge.

Deuxièmement, nous pouvons apprendre des leçons de Dieu dans les moments les plus difficiles et les plus pénibles de notre vie. Très souvent quand tout va bien, il nous est difficile d’apprendre des leçons, mais quand tout va mal et qu’il nous reste que Dieu pour nous accrocher, c’est alors que nous apprenons à mieux connaitre Dieu dans son intimité et à vraiment grandir spirituellement. Ici dans ce moment pénible de la mort de Lazare, notre Seigneur va enseigner à Marthe et Marie une leçon qui va changer leur vie et la nôtre. 23 Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. (Jean 11:23).

Jésus était en train de dire à Marthe qu’il allait ressusciter Lazare ce même jour, mais Marthe ne l’a pas compris en ce sens. Elle répondit : 24 Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. (Jean 11:24)

Pour les Juifs et selon les écrits de l’AT, après la mort, il y aura la résurrection des morts le jour du jugement dernier. Pour Marthe, Lazare resuscitera le dernier jour, le jour du jugement éternel. Elle ne se doutait pas que Jésus était en train de lui dire qu’il ressuscitera Lazare ce jour-là, sans attendre le dernier jour. Alors Jésus lui dit : 25 Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; 26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? (Jean 11:25-26)

C’était une grande leçon pour Marthe. La résurrection et la vie n’est pas une chose, mais une personne et cette personne c’est Jésus Christ qui était présent au tombeau. La résurrection et la vie était présente au tombeau et elle allait donner la résurrection et la vie à Lazare. Tout ce dont nous avons besoin : la vie, la sante, la résurrection se trouvent en Jésus. Il est le chemin, la vérité et la vie.

Et troisièmement, Jésus nous démontre qu’il se soucie de nous quand nous sommes dans la peine. (Jesus cares) Au v27 Marthe répondit : 27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. Elle croyait en Jésus comme le Christ, le Seigneur ; elle avait une foi qui sauve. (Saving faith)

Sur ce, 27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. 28 Ayant ainsi parlé, elle s’en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit : Le maître est ici, et il te demande. 29 Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. (Jean 11:27-29)

31 Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l’ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant : Elle va au sépulcre, pour y pleurer. 32 Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 33 Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému. 34 Et il dit : Où l’avez-vous mis ? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois. 35 Jésus pleura. 36 Sur quoi les Juifs dirent : Voyez comme il l’aimait. 37 Et quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point ? (Jean 11:31-37)

Est-ce que Jésus ne se souciait pas de Lazare ? Bien sûr, il se soucie, he cares. Jésus pleura au tombeau de Lazare. Est-ce qu’il a pleuré parce que Lazare était mort ? Je ne le crois pas, car il savait pertinemment bien qu’il allait ressusciter Lazare dans un instant. Jésus pleura parce qu’il voyait comment la mort est un ennemi qui détruit. Il voyait combien Marthe et Marie avaient le cœur brisé par la mort. Jésus se soucie de nous dans nos moments de peine. La bible nous dit : 7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. (1 Pierre 5:7)

Dieu ne prend pas plaisir quand nous traversons des épreuves, mais parfois ces épreuves sont nécessaires pour fortifier notre foi et nous permettre de grandir spirituellement. (Voir l’histoire de la chenille, du cocon et du papillon)

Troisième défi : croire même si la situation parait désespérée

Lazare était déjà mort non pas un jour, mais 4 jours ; son corps était déjà dans le tombeau, la pierre avait été roulée devant le tombeau, son corps était déjà en état de décomposition. Il n’y avait plus d’espoir. C’était une situation désespérée pour le ramener à la vie. 38 Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée devant. 39 Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là. (Jean 11:38-39)

Marthe pensait peut-être que cela ne valait pas la peine, pourquoi ôter la pierre, son corps sentait déjà ; Jésus aurait dû venir le voir alors qu’il était en vie, et non pas maintenant qu’il était mort. Jésus est arrivé trop tard ! À cela Jésus répliqua : 40 Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? (Jean 11:40)

Quelle belle leçon sur la foi ! Il faut croire pour voir. Quand nous prions, croyons que nous l’avons déjà reçu et nous le verrons s’accomplir. (Marc 11:24) Nous pouvons toujours croire même si la situation paraisse désespérée à première vue. Il n’y a rien trop difficile pour le Seigneur ! 27 Voici, je suis l’Éternel, le Dieu de toute chair. Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part ? (Jer 32:27) (is anything too difficult for me)

Dieu peut tout faire car il est le Dieu tout puissant, le Dieu des miracles, le Dieu d’espérance. À la mesure de notre foi, à la mesure Dieu interviendra. Aux deux aveugles qui venaient vers Jésus, il leur dit : 29 Alors il leur toucha leurs yeux, en disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi. (Matt 9:29)

Si nous n’avons pas la foi, Dieu ne fera rien. La foi c’est simplement faire ce que Dieu nous demande. Otez la pierre, leur dit Jésus. Il suffit simplement d’ôter la pierre et le miracle interviendra. Il suffit de dire : Je ne comprends pas pourquoi il faut ôter la pierre, cela me semble n’avoir aucun sens, mais Seigneur puisque tu me dis de l’ôter, je vais l’ôter. Dieu nous dit que si nous voulons marcher par la foi, nous n’avons qu’a obéir et faire ce qu’il nous demande. Aux noces de Cana en Galilée, Marie a dit aux serviteurs : Faites ce qu’il vous dira. (Jean 2:5)

Il leur dit : remplissez les vases d’eau. Il ne faut pas dire : pourquoi devons-nous remplir les vases d’eau. Nous n’avons pas besoin d’eau, nous avons besoin de vin. Faites ce qu’il vous dira. Pierre avait péché toute la nuit mais était retourné bredouille. Jésus lui dit : il dit à Simon : Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. (Luc 5:4-5) La foi c’est simplement faire ce que Dieu nous dit de faire.

Donc ils obéirent à Jésus et enlevèrent la pierre. 41 Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. 42 Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours ; mais j’ai parlé à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. (Jean 11:41-42)

La résurrection de Lazare c’est avant qu’ils (tout le monde) croient que Jésus est bien le Messie envoyé par Dieu.  43 Ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors !  44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. 45 Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui. (Jean 11:43-45)

Lazare est une image du salut. Quand nous acceptons Jésus comme Seigneur et Sauveur et repentons de nos péchés, nous devenons spirituellement vivant, tout comme Lazare qui à la voix du Seigneur redevient physiquement vivant. Comme Lazare sortit du tombeau les pieds, les mains et tout le corps enveloppé par des linges, de la même manière, au départ quand nous sommes nés de nouveau, nous avons toujours des liens qui nous retiennent avec le passé. Il nous faut délier ces liens, enlever les vieux vêtements et revêtir l’homme nouveau. Lazare avait besoin d’autres personnes pour le délier de ses linges autour de son corps. Nous avons besoin de l’aide de l’église, des autres Chrétiens pour nous aider à dénouer les liens du passé dans notre vie.

Jésus avait dit au départ : Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. (Jean 11:4) Cette parole est venue à l’oreille de Marthe et Marie quand Lazare était mort ; elle parait ne pas avoir aucun sens ; mais si nous nous accrochons à sa Parole même si elle n’a pas de sens, même si les circonstances prouvent le contraire, soyons assurés que Jésus tient toujours parole. Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Otez la pierre ; et ils ôtèrent la pierre et ils virent le miracle de Dieu en la résurrection de Lazare.

À Lui soit la gloire pour l’éternité !