Sermon par le Vénérable Eric Ma Fat

Allons à la pêche avec Jésus

Lecture: Luc 5:1-11

1 Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génésareth, et que la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, 2 il vit au bord du lac deux barques, d’où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. 3 Il monta dans l’une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s’éloigner un peu de terre. Puis il s’assit, et de la barque il enseignait la foule. 4 Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. 5 Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. 6 L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. 7 Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu’elles enfonçaient. 8 Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit: Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. 9 Car l’épouvante l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu’ils avaient faite. 10 Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d’hommes. 11 Et, ayant ramené les barques à terre, ils laissèrent tout, et le suivirent.

Introduction:

Un Chrétien est quelqu’un qui suit le Christ. Mais peut-on suivre le Christ sans être obéissant à ses commandements et surtout à la Grande Commission de faire de toutes les nations des disciples de Jésus ? Peut-on suivre le Christ sans participer à sa grande mission d’amener les âmes vers le Christ ? Peut-on le faire sans être pêcheur d’hommes ?

La mission de Jésus sur terre était de chercher et sauver ceux qui étaient perdus ; et aujourd’hui cette même mission nous est confiée.

Le récit de la pêche miraculeuse tiré du texte de ce matin nous enseigne comment aller à la pêche des âmes avec le Christ. Ce récit a une application spirituelle car nous lisons au v10 : Alors Jésus dit à Simon : Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d’hommes.

Les poissons : ce sont les hommes et les femmes vivant en ce bas monde. Les pêcheurs : ce sont nous les enfants de Dieu. Jésus d’ailleurs avait dit un peu plus tôt à ses disciples : 17 Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. (Marc 1:17)

Quand nous péchons des poissons, nous les péchons pour les faire mourir et pour les manger. Quand nous péchons des hommes, nous les péchons pour qu’ils aient la vie éternelle et pour qu’ils soient spirituellement vivants. Nous lisons dans 2 Tim 2:26 : 26 et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté.

Le mot ‘emparé’ est le même mot en Grec qui traduit ‘pécher’. En d’autres mots, le diable est aussi un pêcheur d’hommes, mais il les pèche pour les mauvaises raisons : les amener en enfer avec lui pour l’éternité dans l’étang de feu.

Pour cela, il utilise toutes les tentations possibles et imaginables. Il a des hameçons avec comme appâts la drogue, l’alcool, la pornographie, les perversités sexuelles etc. Donc nous avons un concurrent au niveau de la pêche : le diable pèche les hommes pour les amener à la perdition et à la mort spirituelle ; nous comme Chrétiens nous péchons pour Jésus pour les amener à la vie éternelle dans le royaume de Dieu.

Voyons donc les leçons que nous pourrons tirer et qui peuvent nous aider à amener les personnes à la foi en Christ.

1. Qui est en charge de la pêche ?

Il est très important dès le départ de répondre à cette question : Qui a la charge de la pêche ? Si c’est nous, tôt ou tard, nous risquons d’abandonner et de retourner à nos anciennes occupations. Si c’est le Christ Jésus, aller à la pêche devient un acte d’obéissance à Dieu. Prenons l’exemple de l’apôtre Pierre par exemple. Un peu plus tôt, Jésus avait appelé Pierre et les autres disciples par ces mots : 17 Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. (Marc 1:17)

Mais, ici dans ce texte, nous voyons que Pierre est retourné à son ancien métier de pêcheur de poissons. Et même plus tard après la résurrection de Jésus, Pierre retourna encore à son ancienne occupation. Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien. (Jean 21:3) C’est aussi souvent des fois notre cas. Nous commençons à suivre Jésus, mais les tentations de ce monde, nos anciens amis, nos anciens désirs nous amènent à retourner à notre vie passée.

Il est intéressant de noter ici qu’aussitôt que Jésus monta dans la barque de Pierre, il prit immédiatement le contrôle. Il domine la situation. D’abord il a la domination sur les poissons. Dieu avait donné au premier Adam la domination sur les poissons, les oiseaux du ciel etc. 26 Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. (Gen 1:26)

Malheureusement le premier Adam perdit sa domination sur la création à cause du péché. Le dernier Adam, Jésus reprit cette domination sur la création. Lorsqu’il donna des instructions à Pierre d’avancer en eau profonde et de jeter ses filets, il s’était assuré que les poissons étaient là pour entrer dans les filets.

Jésus avait non seulement la domination sur les poissons, mais aussi sur les pêcheurs. Simon Pierre était un homme de la pêche ; il connaissait le Lac de Galilée comme sa poche ; il était aguerri au métier de pêcheur. Il maitrisait toutes les techniques de la pêche : il avait un œil vif pour détecter la présence des poissons dans l’eau ; il avait le bon réflexe pour savoir exactement le moment opportun pour jeter ses filets ; il savait lancer les filets. Il connaissait aussi les poissons, leurs habitudes et leurs lieux de prédilection. Il savait qu’il fallait aller à la pêche le soir, car c’est quand il fait nuit que les poissons remontent à la surface pour manger. Bref il était un maitre connaisseur en ce qui concerne les poissons. Il avait péché toute la nuit, mais était retourné bredouille. Et voilà que Jésus venait lui dire : il dit à Simon : Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. (Luc 5:4)

Il aurait pu dire à Jésus : tu es un charpentier, moi je suis un pêcheur. Tu connais le bois, et moi les poissons. Tu ne connais rien dans la pêche. J’ai péché toute la nuit et je n’ai rien pris. Et maintenant, c’est toi qui viens m’apprendre où trouver les poissons ! Mais, Simon Pierre reconnut qu’en définitive c’est Jésus qui est le Maitre, c’est lui qui est en charge de tout sur cette terre. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. (Luc 5:5)

Quand nous reconnaissons que c’est Jésus qui est Seigneur de notre vie et que c’est Lui qui est au contrôle de tout, y compris de la pêche, alors il devient plus facile pour nous d’aller à la pêche des âmes, en obéissance à Jésus Christ. Amener des âmes vers le Christ est un acte d’obéissance à notre Seigneur et Maitre. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes les disciples de Jésus, que nous le suivons si nous ne lui obéissons pas et si nous ne devenons pas des pêcheurs d’hommes.

2. Les directives pour être un pêcheur efficace.

Un pêcheur qui ne va jamais à la pêche n’est pas un vrai pêcheur. Le pêcheur qui passe son temps à étudier les poissons, les techniques de la pêche, les meilleurs appâts etc., mais qui ne va jamais à la pêche n’est pas un pêcheur.

Voyons maintenant dans le récit de la pêche miraculeuse les différents facteurs qui peuvent nous aider à amener des âmes vers le Christ.

A. Tout d’abord, nous devons aller pêcher là où il y a des poissons. Je me souviens qu’à Rodrigues on voulait aller à la pêche des petites vieilles. Le pêcheur nous amena alors à l’endroit appropriée, près des coraux et là où la mer est peu profonde. Ici, Jésus indiqua à Pierre où il fallait aller : en eau profonde et jeter ses filets.

L’eau profonde symbolise également le lieu où nous n’avons plus de profondeur et où nous devons dépendre totalement de Dieu. Tant que nous demeurons à l’intérieur des quatre murs de l’église nous n’amènerons pas les âmes vers le Christ. Les personnes qui sont à l’église sont en majeur partie des personnes qui ont accepté le Christ. L’eau profonde nous amène à sortir de notre zone de confort, aller vers les autres qui ne connaissent pas le Christ dans notre travail, notre voisinage, notre famille.

Nous irons prochainement à Rodrigues – beaucoup ne connaissent pas l’ile ni ses habitants – c’est la notre eau profonde. La bible souvent des fois nous décrivent des situations en eau profonde où Dieu réunit le pêcheur et le poisson. C’est ainsi que le Seigneur dirigea Paul vers le bord d’une rivière pour amener Lydia et sa famille vers le Christ.

13 Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies. 14 L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul. 15 Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances. (Actes 16:13-15)

Dieu amena Paul à la prison pour sauver le geôlier de Philippe et sa famille. 31 Paul et Silas répondirent : Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. 32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. 33 Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. (Actes 16:31-33)

Dieu amena Philip dans le désert pour sauver l’eunuque Ethiopien. 36 Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau; qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé? 37 Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. 38 Il fit arrêter le char; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. (Actes 8:36-38)

B. Deuxièmement : il nous faut avoir le bon plan. Jetez vos filets pour pêcher. (Luc 5:4) Si nous voulons pécher des poissons, il nous faut jeter le filet, autrement il serait impossible d’attraper des poissons. Très souvent, nous avons des bonnes intentions, nous voulons bien attraper des poissons, mais jamais nous ne jetons nos filets : soit nous avons peur de jeter les filets ou nous ne les jetons pas au moment opportun.

Nous devons jeter les filets dans l’eau pour attraper des poissons. Et nous devons le faire par la foi en la Parole de Dieu en obéissance à Dieu, sachant que notre responsabilité c’est de jeter les filets, mais c’est la responsabilité de Dieu pour faire les poissons entrer dans le filet.

Parmi nous, nous sommes en compagnie des amis, de la famille ou en compagnie de nos collègues, mais nous n’osons pas jeter les filets, partager la bonne nouvelle de l’évangile et lancer une invitation pour accepter le Christ.

C. Troisièmement, il nous accepter de payer le prix, de faire des sacrifices, de sortir de notre zone de confort. Pierre avait péché toute la nuit et était retourné bredouille. Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. (Luc 5:5)

Nous pouvons imaginer son état d’esprit : fatigué, découragé, il n’avait pas dormi toute une nuit, il n’avait pris aucun poisson, même pas un pour amener à la maison. Tout ce qui lui restait à faire c’était de rentrer à la maison pour dormir.

En utilisant le mot ‘nous’, il vient nous montrer pourquoi il n’avait rien pris  : il dépendait uniquement sur ses propres efforts, sa propre connaissance et non sur Dieu. Et voilà que maintenant, le fils d’un charpentier venait lui dire d’aller à la pêche à nouveau. Ça ne va pas la tête !

Or une chose que nous devons apprendre de l’expérience des pêcheurs c’est la patience et la persévérance. Il faut continuer à pécher, jour après jour, même si pendant quelques jours nous n’avons pas pris des poissons.

À force de continuer à pécher, tôt ou tard nous allons prendre des poissons. Ne jamais abandonner, ne jamais se décourager, toujours persévérer. À force de forger on devient forgeron. À force d’aller à la pêche, on devient pêcheur. Nous avons à payer le prix, nous avons à perdre un peu de notre temps, nous avons sortir de notre zone de confort.

D. Avoir un bon partenariat. Il ne s’agit pas d’aller à la pêche seul. Il nous faut travailler en équipe. Quand Pierre jeta ses filets, il y a avait tellement de poissons qu’il avait à rechercher l’aide des autres pêcheurs qui étaient dans les parages. L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu’elles enfonçaient. (Luc 5:6-7)

C’est la même chose quand nous voulons aller à la mission et évangéliser. Il nous faut travailler en équipe : les chanteurs, les musiciens, le témoignage, la danse, la sono, la salle, l’accueil, le suivi, les invitations, la prière, les pamphlets (concevoir, imprimer, distribuer), la prédication, l’enseignement pour faire des disciples etc.

3. Une relation intime avec le Christ.

Si vraiment nous aimons Jésus, nous aurons le désir d’être un pêcheur d’hommes. Si vraiment nous aimons le Seigneur, cela nous incitera à aimer les personnes qui ont besoin de connaitre le Seigneur. C’est notre amour pour Jésus qui nous amènera à devenir pêcheur d’hommes.

Voyons l’amour de Pierre pour son Seigneur. Le v5 nous dit : mais, sur ta parole, je jetterai le filet. (Luc 5:5)

Par la Parole de Dieu, le monde fut créé. Par la Parole de Jésus, les miracles se sont opérés. Par la Parole de Dieu, les vies ont été changées. Uniquement sur la base de la parole de Jésus, Pierre décida de retourner à la pêche et de jeter ses filets.

Quand nous aimons Jésus, nous allons toujours aimer sa Parole et lui obéir. Pierre s’appuie sur la Parole de Jésus pour agir et être guidé dans sa vie.

D’autre part, quand Pierre eut pris une quantité tellement importante de poissons, il ne savait que faire. Lui, un pêcheur aguerri, il n’avait jamais vu autant de poissons.

À travers cette pêche miraculeuse, il vit la gloire de Jésus dans toute sa splendeur et il réalisa, par rapport à cela, combien il n’était pas digne. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. (Luc 5:8)

Esaïe eut la même expérience dans le temple quand il vit la gloire de Dieu. Alors je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. (Esaïe 6:5)

Job répondit à Dieu en ces termes : Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon œil t’a vu. C’est pourquoi je me condamne et je me repens Sur la poussière et sur la cendre. (Job 42:5-6)

Quand nous prenons conscience combien nous sommes pêcheurs et combien nous avons failli à Dieu, cela ne doit pas nous éloigner de Dieu, mais au contraire nous rapprocher de Lui.

Notre intimité avec Dieu devrait nous donner cette envie de voir les âmes perdue être sauvées. Le v10 : Alors Jésus dit à Simon : Ne crains point ; désormais tu seras pêcheur d’hommes.

Le Seigneur nous a tous donné une mission : celle de devenir pêcheur d’hommes, d’amener les âmes vers Christ. Il a dit à Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. (Jean 21:17)

Si nous aimons le Christ, nous prendrons soin de ses brebis.